PolémiqueUn élu UDC tient des propos sexistes qui choquent le parlement
Dans un podcast, le conseiller national Andreas Glarner a affirmé que si les femmes se refusent aux hommes, ces derniers iront se satisfaire ailleurs ou au bordel.

L'élu UDC s'est dévoilé dans un podcast sur le sexe et a créé la polémique.
20min/Matthias SpicherEt une polémique de plus à son actif. Le conseiller national UDC Andreas Glarner s'est lâché en détaillant sa vie sexuelle dans un podcast qui se vante d'aborder la thématique sans tabou. Le but pour l'Argovien de 62 ans: que le public perçoive l'homme derrière l'élu. Pas sûr que ce soit à son avantage.
Lors de son entretien avec deux podcasteuses, Andreas Glarner a admis avoir trompé son ex-femme, alors que le couple était en train de se séparer. Celui pour qui le sexe est important dans la vie a affirmé que, «lorsqu'une femme se refuse à un homme, ce dernier va voir ailleurs ou se rend dans une maison close». Si l'élu a précisé ne pas y avoir recours, il se dit néanmoins satisfait que «le service» existe, car sinon «il y aurait beaucoup plus de viols».
Ça fait jaser à Berne
Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'au Palais fédéral, ses déclarations n'ont pas laissé indifférent. La conseillère nationale socialiste Tamara Funiciello a qualifié les opinions de l'élu UDC de «moyenâgeuses, aux sous-entendus problématiques». «Il considère que les femmes ne peuvent pas dire non et que, si elles le font, elles doivent s'attendre à des conséquences», a-t-elle déclaré. Pour elle, ces propos «exploitent le mythe selon lequel les hommes veulent tout le temps du sexe».
«Il place le besoin de l'homme au-dessus de tout et part du principe que celui-ci ne peut pas contrôler ses pulsions», a réagi à son tour Marc Jost, du Parti évangélique suisse (PEV). Ce dernier critique l'«image malsaine de l'homme» véhiculée par les déclarations d'Andreas Glarner. À noter que Marc Jost est, lui, favorable à une interdiction de la prostitution. Il penche pour un système qui punirait les clients, mais pas les travailleurs du sexe: «La prostitution est presque toujours liée à l'exploitation.»
Son parti le soutient
Andreas Glarner a en revanche reçu le soutien de son propre groupe parlementaire. Sa consœur Barbara Steinemann y voit des «déclarations provocatrices, comme d'habitude»: «Cela énerve les féministes. Mais je ne vois pas de scandale là derrière.» La conseillère nationale, elle, s'oppose à une interdiction de la prostitution: «Le commerce érotique ne ferait que se déplacer dans l'illégalité.»
Que pense-t-il des personnes trans?
Également interrogé par les podcasteuses sur la question de la transidentité, Andreas Glarner a expliqué que, pour lui, il n'existait que deux sexes. Mais il a ajouté que la personne qui ne se sent pas à l'aise avec le genre qui lui a été assigné à la naissance devrait vivre comme il le souhaite, mais ne pas le crier sur les toits. Et à la question de savoir si l'entrepreneur engagerait un homme trans dans sa société, l'UDC a répondu par l'affirmative. Il ne voudrait juste pas voir un homme se balader en talons hauts dans son entreprise, bien qu'il se moque de ce que la personne porte chez elle.