Il veut faire payer une taxe aux étrangers s'installant en Suisse

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PopulationIl veut faire payer une taxe aux étrangers s'installant en Suisse

Un député PLR a imaginé une alternative à l'initiative de l'UDC «Pas de Suisse à 10 millions!». Il espère rallier le Parti socialiste.

La Suisse a franchi le cap des 9 millions d'habitants en 2023.

La Suisse a franchi le cap des 9 millions d'habitants en 2023.

Tamedia/Urs Jaudas

Toute personne venant s’installer en Suisse devrait payer une cotisation de 3% sur son salaire pendant 11 ans. C'est une sorte de taxe sur l'immigration que propose d'instaurer le conseiller national PLR Simon Michel, en guise d'alternative à l'initiative de l'UDC «Pas de Suisse à 10 millions!». Son parti tente désormais de rallier les socialistes, tandis que le Centre et les Vert'libéraux s’accordent sur la nécessité d’une alternative au texte de l’UDC. La proposition suscite toutefois des discussions, notamment en raison des conflits possibles avec l'Union européenne (UE), rapporte l'«Aargauer Zeitung».

Le modèle s'inspire de la taxe d'exemption de l'obligation de servir pour les hommes qui ne font pas leur service militaire. Cette taxe d'immigration serait mise en œuvre si la population suisse atteint 9,5 millions d’habitants, un seuil également mentionné dans l’initiative de l’UDC. Elle pourrait générer jusqu’à 1 milliard de francs par an, somme qui serait redistribuée à la population, notamment sous forme de réduction des primes d’assurance maladie.

Les Verts s'y opposent

Interrogé par nos confrères argoviens, le coprésident du Parti socialiste Cédric Wermuth n'a pas souhaité s'exprimer. Quant aux Verts, ils s'opposent à la taxe. La cheffe de parti, Lisa Mazzone, parle d'«une usine à gaz bureaucratique», tout en évoquant le manque de personnel qualifié dans des secteurs comme la santé et la construction.

L'UDC se montre également sceptique. Son président, Marcel Dettling, estime que la taxe ne réduirait pas la pression démographique, ni la surcharge dans les transports et sur le marché du logement. Il propose plutôt de cibler l’asile et la croissance excessive du secteur public plutôt que d’instaurer une nouvelle taxe.

Le Conseil fédéral reste sur sa ligne

Pendant ce temps, le Conseil fédéral reste sur sa ligne, rejetant l’idée d’un contre-projet à l’initiative de l’UDC. Le chef de la justice, Beat Jans (PS), mise sur des procédures d'asile plus rapides et une meilleure intégration des familles d'expatriés sur le marché du travail. Des initiatives qui ne convainquent ni le PLR ni le Centre, pas plus que les Vert'libéraux.

Reste à savoir si une majorité se dégagera au Parlement en faveur de la taxe d'immigration. Le débat devrait s'intensifier dans les mois à venir.

(lvb)

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