Pornographie et escroquerieLe Conseil des États veut une stratégie contre les deepfakes
Les sénateurs ont accepté une motion réclamant plus de mesures coordonnées pour lutter contre les fausses vidéos porno produites sur internet.

Usurper une identité ou créer de fausses images à des fins criminelles est de plus en plus répandu.
PexelsQui fait quoi de nos photos et de celles de nos enfants? À quelle image peut-on encore se fier? Comment empêcher la production et l’utilisation de deepfakes? Convaincu que chacun est une victime potentielle, le conseiller aux États Fabio Regazzi (Centre/TI) a convaincu ses collègues de demander une stratégie fédérale claire en la matière.
«Nous tous ici avons d'innombrables photos de nous sur internet, et nos enfants ont une empreinte numérique bien avant d'en comprendre les enjeux. Or, la technologie des deepfakes, du nom de ces montages vidéos réalistes et trompeurs, est accessible et facile à utiliser pour transformer des publications inoffensives en contenu pornographique illégal. Partout dans le monde, les cas de sextorsions augmentent rapidement», a décrit l'élu tessinois. Une situation récente liée à un film porno a été révélée à Zurich, et des cas récents d'escroquerie par usurpation d'identité, permis par ce type de technologies, ont été récemment relayés par les médias.
Le Conseil fédéral jugeait la motion inutile en raison des mesures déjà existantes sur la thématique très large de la pornographie infantile. De nombreux travaux en cours en Europe sont également en train d'être analysés par la police fédérale (Fedpol). Mais les États ont très largement choisi de creuser ce dossier, en acceptant la motion Regazzi. Le Conseil national doit encore se prononcer.
L'IA doit respecter le travail des médias
Une autre motion liée à l'intelligence artificielle a été acceptée jeudi. Celle de la sénatrice Petra Gössi (PLR/SZ), qui demande que les contenus journalistiques et autres œuvres relevant du droit d'auteur soient protégés lorsqu'ils sont utilisés par des fournisseurs d'IA comme Perplexity. Et ce, afin de protéger la propriété intellectuelle si chère à la Suisse, ainsi que la concurrence loyale et la capacité d'innovation du pays. «Les médias suisses sont désormais supplantés et remplacés par les services d’IA internationaux, qui deviennent les fournisseurs de leurs informations.» Elle a été suivie d'abord par le Conseil fédéral, puis les États. Le National doit encore se prononcer.