Aviation durable: Pourquoi les grands dirigeables devraient reconquérir le ciel

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Aviation durablePourquoi les grands dirigeables devraient reconquérir le ciel

Jusqu’à présent, les zeppelins étaient au mieux utilisés comme supports publicitaires flottants. Ils devraient toutefois bientôt nous permettre de voyager, mais aussi nous aider à effectuer des transports lourds dans les régions reculées. La première liaison régulière est prévue pour 2026.

L’Airlander 10, de l’entreprise britannique Hybrid Air Vehicles, a déjà effectué son vol inaugural, ce qui en fait un pionnier et lui donne une longue d’avance sur la concurrence. Les vols réguliers devraient débuter en 2026.
L’Airlander 10 devrait atteindre une vitesse de 130 km/h et avoir une autonomie comprise entre 350 kilomètres (avec de l’énergie électrique) et 750 kilomètres (énergie fossile).
L’entreprise israélienne Atlas LTA a mis au point le dirigeable Atlant, dont la version la plus grande peut transporter 165 tonnes. Cette année, l’Atlas 11, plus petit, devrait déjà devenir le premier dirigeable touristique à s’élever dans les airs.
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L’Airlander 10, de l’entreprise britannique Hybrid Air Vehicles, a déjà effectué son vol inaugural, ce qui en fait un pionnier et lui donne une longue d’avance sur la concurrence. Les vols réguliers devraient débuter en 2026.

Hybrid Air Vehicles

Chaque fois qu’un dirigeable apparaît dans le ciel, les gens sortent leur téléphone portable, tant les zeppelins s’apparentent à des engins directement sortis du passé. Il y a une centaine d’années, ces sortes de grandes baleines ont en effet traversé l’Atlantique, reliant l’Europe à l’Amérique par les airs. Elles évoquent le luxe, les voyages élégants et l’absence d’agitation.

La catastrophe du Hindenburg a toutefois mis un terme brutal à l’aventure des dirigeables. Le 6 mai 1937, le plus grand dirigeable commercial jamais construit prenait feu dans le New Jersey (USA). Il se consuma en 30 secondes, entraînant la mort de 36 personnes. Les zeppelins furent dès lors considérés comme trop dangereux. Ces baleines volantes disparurent du ciel et ne réapparurent plus que sous la forme de petits poissons devenus supports publicitaires.

Limiter les émissions de CO2

À l’image du Phoenix, les grands dirigeables pourraient aujourd’hui renaître de leurs cendres. Plusieurs entreprises dans le monde préparent en effet leur retour dans l’aviation commerciale, avant tout pour préserver l’environnement.

Les zeppelins n’ont effectivement pas besoin d’énergie fossile – ou seulement de manière très limitée – pour transporter des charges et des personnes. Le pionnier britannique Hybrid Air Vehicles indique, par exemple, qu’avec un moteur à propulsion entièrement fossile, l’Airlander 10 économiserait déjà 75% d’émissions de CO2 par rapport à un avion. Et une propulsion électrique n’entraînerait évidemment pas d’émissions de CO2.

Selon la taille de l’embarcation, il est possible de transporter beaucoup de choses: le dirigeable Atlant de l’entreprise israélienne Atlas LTA, actuellement en phase de conception, devrait pouvoir déplacer jusqu’à 165 tonnes. À titre comparatif, le Boeing 747, le plus gros avion-cargo, est en mesure de transporter 140 tonnes. Grâce à sa construction plate, l’Atlant devrait également être capable de se poser sur l’eau.

Le dirigeable russe Aerosmena, construit comme un OVNI, devrait même pouvoir soulever un jour jusqu’à 600 tonnes dans sa version la plus grande et voler à une vitesse de 250 km/h.

Utiliser les jet streams pour les longues distances

Les constructeurs de zeppelins les envisagent avant tout pour une utilisation de niche. Ils conviennent, par exemple, parfaitement au transport de charges encombrantes, telles que des pales d’éoliennes, dans des régions éloignées, ou encore comme moyen de transport pour les personnes entre les villes, sur des îles ou dans des régions isolées ne disposant pas de liaisons ferroviaires rapides. Les dirigeables n’ont en outre besoin que de très peu d’espace pour le décollage et l’atterrissage.

D’après une étude de 2019, les dirigeables sont également adaptés aux longues distances. S’ils s’élèvent dans les couches inférieures des jet streams, les dirigeables peuvent utiliser ces vents majeurs qui circulent d’ouest en est pour effectuer de longs trajets en consommant peu d’énergie. Cette étude considère qu’il est possible de voir apparaître des dirigeables géants de 2,4 kilomètres de long dont la capacité de charge serait de 20’000 tonnes.

Les zeppelins actuellement prévus ne sont pas aussi grands. Ils sont en revanche plus sûrs que le Hindenburg et représentent un moyen de transport pour les pendulaires ou les voyageurs. Leurs enveloppes modernes empêchent les embrasements spontanés, et donc une mise à l’écart prématurée.

Une idée qui n’est pas nouvelle

L’idée de réintroduire des zeppelins dans le trafic aérien régulier n’est pas nouvelle. Dans les années 1990, l’entreprise allemande Cargolifter avait déjà imaginé le retour des dirigeables. Son modèle CL160 aurait dû pouvoir transporter 160 tonnes. Le projet a échoué, non pas à cause de la réalisation technique, mais en raison d’un calendrier irréaliste, de coûts mal estimés et d’un retard de développement. Cargolifter a fait faillite en 2002.

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