Élection américaine: pourquoi Donald Trump a choisi J.D. Vance

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Présidentielle américaine«Trump a choisi Vance, car il se mettra en quatre à son service»

Donald Trump a sélectionné son colistier en misant notamment sur son jeune âge, son adhésion à l'idéologie MAGA et son potentiel poids dans des États clés.

Pour Donald Trump, qui se méfie comme de la peste des élites politiques de Washington, choisir un candidat antisystème, très proche de son fils Donald Jr., était tentant.

Pour Donald Trump, qui se méfie comme de la peste des élites politiques de Washington, choisir un candidat antisystème, très proche de son fils Donald Jr., était tentant.

Getty Images via AFP

Pour un candidat à la Maison-Blanche, le choix du colistier répond souvent à l’objectif de séduire de nouveaux électeurs, ou de compenser des faiblesses identifiées en termes d’image ou de programme. Pourquoi donc Donald Trump a-t-il alors choisi James David Vance, un riche homme blanc comme lui, sénateur de l’Ohio, un État qu’il avait déjà toutes les chances de remporter?

Rééquilibrage d’âges

Même si Joe Biden semble pâtir davantage que lui de son âge avancé, Donald Trump sait qu’il n’est plus tout jeune avec ses 78 ans. Et qu’en cas d’éventuel retrait du président démocrate, au profit par exemple de sa vice-présidente Kamala Harris, ce serait lui qui deviendrait automatiquement le vétéran et serait donc scruté comme tel. D’où l’intérêt présenté par Vance, 39 ans, propre à rééquilibrer l’âge moyen du tandem.

Si Trump est élu, cet ex-militaire et auteur à succès, issu d’un milieu modeste et qui a fait carrière dans la Silicon Valley, deviendra le troisième plus jeune vice-président de l’histoire des États-Unis. Il fera circuler un courant de jouvence à la Maison-Blanche.

Un fidèle de la famille MAGA

Même s’il s’est montré par le passé critique de Trump, Vance a effectué un revirement complet pour s’imposer comme un des défenseurs les plus ardents du milliardaire et de son idéologie MAGA (Make America great again, Rendre sa grandeur à l’Amérique). Une fois ses anciens tweets effacés, ce conservateur populiste a épousé avec passion les idées trumpistes, prônant une lutte radicale contre l’immigration et un protectionnisme économique intransigeant.

Il a prouvé sa loyauté à son mentor en défendant bec et ongles sa thèse infondée de l’élection volée en 2020. Samedi, quelques heures seulement après les tirs ayant visé l’ancien président, Vance a accusé Biden d’avoir, avec sa rhétorique sur les dangers du trumpisme, «directement causé cette tentative d’assassinat».

Le mauvais souvenir de Mike Pence

Enfin, pour Donald Trump, qui se méfie comme de la peste des élites politiques de Washington, choisir un candidat antisystème, très proche de son fils Donald Jr., était tentant. Le septuagénaire a surtout été échaudé par sa très mauvaise expérience avec son précédent vice-président, Mike Pence. Celui-ci, après des années de loyauté indéfectible, avait refusé, le 6 janvier 2021, d’obtempérer quand Trump lui a demandé de refuser de certifier l’élection de Biden.

«Trump a choisi J. D. Vance comme colistier car il fera ce que Mike Pence a refusé le 6 janvier: se mettre en quatre au service de Trump et de son programme extrémiste, même si cela implique de violer la loi et quel que soit le préjudice causé au peuple américain», a accusé Jen O’Malley Dillon, la directrice de campagne de Biden.

États clés en ligne de mire

Si Trump devrait logiquement remporter l’État de l’Ohio, il fait le pari que Vance pourrait l’aider à gagner les États voisins du Michigan et de la Pennsylvanie, ainsi que le Wisconsin. Trois États clés, susceptibles chacun individuellement de faire basculer le résultat du scrutin présidentiel du 5 novembre.

Dans une récente interview sur Fox News, le milliardaire républicain avait d’ailleurs inscrit l’élargissement de sa base électorale parmi ses critères pour choisir son vice-président, une fonction destinée avant tout à remplacer le président en cas de décès ou de démission. Il faut «quelqu’un qui nous aidera à nous faire élire», avait affirmé Trump.

(afp)

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