Présidentielle russePoutine dit aux Russes de ne pas «se détourner du chemin»
Le président russe à appelé son peuple à aller voter lors du scrutin qui se déroulera du 15 au 17 mars.

Le président russe Vladimir Poutine.
AFPVladimir Poutine a appelé jeudi les Russes à ne pas se «détourner du chemin» qu’il a fixé et à voter à la présidentielle des 15-17 mars, un scrutin destiné à le réélire triomphalement, en l’absence de toute opposition et en plein assaut contre l’Ukraine.
Le président russe, aux commandes du pays depuis 24 ans, a jugé «critique de ne pas se détourner du chemin» et d’aller voter pour exprimer «une position civile et patriotique».
Trois candidats sans envergure
«Il nous faut confirmer notre unité et détermination à aller de l’avant», a ajouté Poutine, qui fera face à trois candidats sans envergure. Ces derniers ne s’opposent ni à l’offensive ukrainienne, ni à la répression qui a éradiqué toute forme d’opposition, culminant avec la mort en prison du détracteur numéro un du Kremlin fin février, Alexeï Navalny.
Poutine, qui présente le conflit qu’il mène chez son voisin comme une guerre face à l’Occident dans laquelle la Russie joue sa survie, a évoqué les «temps difficiles» que vivent les Russes, sans pour autant les détailler. «Pour continuer de riposter à ces défis de manière digne et de surmonter avec succès les difficultés, il faut continuer de rester unis et sûrs de nous», a jugé le chef du Kremlin.
Opposition décimée
Le scrutin présidentiel, qui s’étale sur trois jours, débute avec l’ouverture des bureaux de vote en Extrême Orient à 08h00 locales vendredi (21h heure suisse jeudi) et s’achève avec la fermeture de ceux de Kaliningrad dimanche à 19h00 (heure suisse). Dans les territoires ukrainiens annexés par la Russie, un vote anticipé est en cours depuis fin février.
Les détracteurs du Kremlin ne pourront, eux, pas se faire entendre. Le seul véritable opposant à avoir tenté de se présenter, Boris Nadejdine, a vu sa candidature rejetée par les autorités. Par ailleurs, l’opposition a été décimée par les exils et les emprisonnements de ses figures mais aussi de ses militants de base.
Une élection qui ne fait aucun doute
Et l'opposition vient de perde son porte-étendant avec le décès en prison d’Alexeï Navalny, à l’âge de 47 ans. Les autorités ont évoqué une mort naturelle, tandis que les partisans de l’opposant et ses proches dénoncent un assassinat.
Ioulia Navalnaïa, sa veuve en exil qui a juré de poursuivre son combat, a appelé en conséquence les Russes à protester à l’occasion de la présidentielle en allant voter à midi, les jours de scrutin pour n’importe quel candidat à l’exception de Poutine. Des femmes de soldats russes mobilisés en Ukraine et qui réclament leur retour se sont jointes à cet appel.
L’élection de Poutine ne fait cependant aucun doute. Le scrutin doit le maintenir au pouvoir jusqu’en 2030. A la suite d’une réforme constitutionnelle, il pourra se représenter et rester aux commandes jusqu’en 2036, l’année de ses 84 ans.
L’Ukraine appelle à rejeter le résultat du scrutin
L’Ukraine a appelé jeudi la communauté internationale à rejeter le résultat de la présidentielle russe, en qualifiant de «farce» le scrutin prévu du 15 au 17 mars.
«L’Ukraine appelle les Etat étrangers et aux organisations internationales (...) à s’abstenir de reconnaître les résultats de cette «élection», organisée notamment sur les territoires ukrainiens occupés par la Russie, a dit la diplomatie ukrainienne dans un communiqué.