Procès à Vevey (VD)Ils s'adonnent au rodéo routier, l'un d'eux percute des policiers
Cinq jeunes ont été condamnés lundi pour dépassements téméraires par la droite et autres excès de vitesse sur la Riviera en 2021. Leur rodéo routier a fini par un accident avec la police.

Deux des cinq prévenus avaient obtenu leur permis de conduire depuis moins de deux mois avant les faits. Photo d'illustration.
Pixabay«J’ai cru qu’un missile m’arrivait dessus. (...) Ce qui me restera, c’est mon collègue qui rentre dans la voiture et qui me dit: ‹Put***, on est raide.›» Ces deux policiers n'oublieront pas cette nuit d'avril 2021. Un jeune de 20 ans, qui participait à un rodéo sauvage entre Villeneuve et Montreux (VD), est venu percuter leur véhicule, dans le cadre d'un barrage de police. Ce dernier, qui a braqué sans pouvoir les éviter, aurait roulé à une vitesse de 79 km/h au maximum lors du choc, selon l'acte d'accusation.
Il a été jugé lundi au Tribunal de Vevey, comme son frère cadet et les trois autres conducteurs qui ont fait des zigzags, dépassements téméraires par la droite et excès de vitesse sur la Riviera, cette nuit-là. Ces trois hommes et deux femmes, des Vaudois âgés de 18 à 27 ans au moment des faits, roulaient au volant de leur véhicule respectif – souvent emprunté à papa ou à maman –, et avec des passagers à leur bord. Deux d'entre eux avaient obtenu leur permis de conduire depuis moins de 2 mois.
«La voiture vrombissante»
«J'ai voulu faire le kéké», a reconnu un des cinq accusés, récidiviste, qui a pu recommencer sa formation de chauffeur poids-lourd à zéro après cela. Un de leurs avocats a parlé de «la culture de la voiture sportive, vrombissante et rugissante, qui engendre ces comportements», comme d'un «véritable fléau». Tous ont réclamé des peines avec sursis ou l'acquittement pour leurs clients.
La procureure Annick Tavares venait tout juste d'affirmer que «leur culpabilité était lourde»: «Ils ont chacun minimisé, et pour certains, nié les faits constitutifs de rodéos routiers. La prise de conscience de certains peut être comparée à zéro.» Pour le tribunal, il ne fait aucun doute que les prévenus ont tous participé à une course-poursuite, mettant en danger la sécurité des passagers, comme celle des piétons, et pour des motifs futiles; que ce soit l'adrénaline de prendre la route pour un circuit ou encore la volonté de montrer les capacités de son véhicule.
Pour violation grave qualifiée des règles de la circulation routière, trois des accusés ont écopé de 12 à 24 mois de prison avec sursis. Quant aux deux récidivistes, dont une des femmes, le tribunal leur a infligé respectivement 30 et 18 mois, dont 6 ferme. Le solde de la peine a été assorti du sursis pendant 5 ans. Tous peuvent faire appel.