En France, un chirurgien pédocriminel décrit son mode opératoire

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Procès du chirurgien pédophile«Je guettais l’opportunité du moment propice» pour violer

Joël Le Scouarnec, au centre d’un procès pour des violences sexuelles sur 299 victimes, a décrit vendredi le mode opératoire de ses viols.

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Ce croquis d'audience du 4 mars 2025 montre le chirurgien français à la retraite Joël Le Scouarnec lors de son procès pour avoir agressé ou violé 299 patientes, au Tribunal correctionnel français de Vannes.

Ce croquis d'audience du 4 mars 2025 montre le chirurgien français à la retraite Joël Le Scouarnec lors de son procès pour avoir agressé ou violé 299 patientes, au Tribunal correctionnel français de Vannes.

AFP

L’ancien chirurgien pédocriminel français Joël Le Scouarnec, au centre d’un procès hors norme pour des violences sexuelles sur 299 victimes, a raconté vendredi au tribunal la manière dont il agressait et violait des enfants de son entourage, dans le silence et à côté de sa propre famille.

Amie des fils de l’accusé, S. a raconté à la cour des souvenirs enfouis en elle depuis plus de trente ans, au début des années 1990, lorsque sa famille était souvent invitée par celle du médecin, alors âgé de 40 ans et en poste à Loches, dans le centre de la France.

«L’épisode des toilettes»

Une première fois, alors qu’elle a 6 ans, Joël Le Scouarnec l’emmène dans une chambre et la «viole», tandis que l’épouse du chirurgien et la mère de sa victime parlent dans le salon. Quelques semaines plus tard, S. se rend aux toilettes, le médecin la suit et lui impose une pénétration digitale. Peu après, il tente de nouveau de l’isoler, mais S. s’échappe et «court vers (sa) maman».

Dans le box, Joël Le Scouarnec oublie le prénom de sa victime mais, pour une fois, se souvient précisément de ce qu’il nomme «l’épisode des toilettes». «Je profitais du fait qu'(un de mes fils) amenait des camarades (à la maison) pour en abuser», dit-il. Ce jour-là, «je guettais l’opportunité du moment propice et là, j’ai vu la petite S. aller aux toilettes, je me suis dirigé vers les toilettes pour commettre les actes tels que je les ai écrits.»

Astreindre les enfants au silence

Depuis le début de son procès le 24 février, l’accusé justifie par sa «mémoire sélective» l’absence de souvenirs concernant les violences sexuelles qu’il a infligées à ses victimes, malgré leur longue description dans son journal intime. Questionné par la présidente du tribunal Aude Buresi, qui souligne la rareté d’un souvenir aussi précis de la part de l’accusé, il admet avoir «commis ces gestes sur elle», reconnaît «l’avoir violée».

Il détaille ensuite la manière dont, en parlant le moins possible lors des faits, il espérait astreindre les enfants au silence. «Est-ce que j’aurais pris le risque de dire à un enfant: «Surtout tu ne dis rien»? Ça aurait majoré le risque, je voulais que ce que je faisais paraisse naturel. Dire à l’enfant: "Tais-toi, c’est un secret, il faut pas le dire", ça m’aurait paru maladroit.» «Je ne pensais qu’à moi (...) Ce qui m’intéressait, c’était de satisfaire mon désir, mon impulsion pédophile», a-t-il souligné évoquant son «sentiment d’impunité» et ses déjà nombreuses victimes à l’époque.

Victime ou témoin d’une agression sexuelle?

Et pour les jeunes:

  • Ciao.ch (11-20 ans, réponse dans les 2 jours)

  • On t'écoute (18-25 ans, réponse dans les deux jours)

  • Pro Juventute: 147 (24/7)

  • Patouch: 0800 800 140

(afp)

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