Procès Le ScouarnecSon ex-épouse savait mais «n'a rien fait»
Le frère cadet de l’ex-chirurgien pédocriminel a accusé sa belle-sœur d'avoir été au courant des agissements de son mari.

Marie-France, l'ex-épouse de Joël Le Scouarnec, arrive au procès de ce dernier à Vannes, dans l'ouest de la France, le 25 février 2025.
AFPL’ex-épouse de Joël Le Scouarnec savait et «n’a rien fait», a accusé mercredi dès le début du troisième jour du procès le frère cadet de l’ex-chirurgien pédocriminel, jugé à Vannes pour violences sexuelles sur 299 patients, souvent mineurs. Marie-France «était au courant des agissements de son mari et elle n’a rien fait», a dénoncé Patrick Le Scouarnec, le frère du chirurgien.
Prévu en fin d’après-midi après l’audition de plusieurs proches du médecin, le témoignage de Marie-France, mariée jusqu’en 2023 avec lui, est très attendu par de nombreuses victimes qui estiment qu’elle avait connaissance des penchants pédophiles de son ex-époux bien avant son arrestation. Âgée de 71 ans, elle assure ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur les penchants pédophiles de son mari, malgré plusieurs documents laissant penser le contraire et une première condamnation du chirurgien pour détention d’images pédopornographiques en 2005, déjà à Vannes.
Elle «aurait pu faire en sorte que mon frère soit interpellé» avant 2017, date de son interpellation, a affirmé à la Cour criminelle du Morbihan le frère cadet de Joël Le Scouarnec, déclarant ensuite ne pas avoir de «preuves» pour fonder ses propos et exprimant une forte inimitié envers sa belle-sœur. Il a aussi estimé que «les chirurgiens de Loches (ndlr, une clinique d’Indre-et-Loire où Le Scouarnec est accusé de violences sexuelles sur des patients) devaient être au courant».
Dans le box, Joël Le Scouarnec, crâne chauve entouré de cheveux blancs et lunettes cerclées, reste impassible face aux déclarations de son frère, qui le décrit à la fois comme «jovial, blagueur» et «énigmatique, solitaire».
Un ami de la famille auditionné
A Jonzac (Charente-Maritime), avant son interpellation en 2017 pour le viol de sa voisine de six ans – qui a mené à la saisie de carnets et fichiers où le médecin notait scrupuleusement le nom de ses victimes et les violences sexuelles qu’il leur avait imposées entre 1989 et 2014 dans des hôpitaux –, le médecin «dormait sur un canapé» dans une maison insalubre et sentant le moisi, assure son frère.
Il a néanmoins réfuté toute violence physique et sexuelle de leur père sur l’accusé, soulignant néanmoins la place envahissante prise au fil des ans par un «ami de famille» qui lui a laissé penser que le patriarche était peut-être «homosexuel». Toujours dans le but d’analyser la personnalité de l’accusé, cet ami, également très proche de Joël Le Scouarnec, doit aussi être auditionné mercredi avant Marie-France.
«J’ai commis le pire des crimes, je sais que ce n’est pas pardonnable, et je sais que tu ne me pardonneras jamais. Mais au nom de nos souvenirs, je te demande pardon», a dit à son frère Joël Le Scouarnec.