NeuchâtelProf de l’Uni lavé de tout soupçon par un audit
Une collaboration avec une institution française, proche d’un parti politique, laissait penser que des fonds de la Haute-Ecole de Neuchâtel avaient été utilisés indûment. Il n’en est rien.

Une enquête conjointe du quotidien neuchâtelois «Arcinfo» et du site d’information en ligne français Mediapart avait fait grand bruit: un prof de l’Université de Neuchâtel (UniNE) était suspecté de faire profiter un centre de recherches français des fonds venus de son employeur suisse. Les médias évoquaient aussi des factures fausses ou antidatées. Le principal mis en cause avait contesté toute irrégularité. Pour en avoir le cœur net, l’UniNE avait demandé un audit externe, dont les conclusions viennent juste d’être rendues. Dans un communiqué, la Haute-Ecole met d’emblée les choses au point: les allégations visant son professeur, ainsi que le système de contrôle interne à l’institution, sont fausses.
L’Université indique que l’enquête a couvert tous les éléments mentionnés dans l’article paru ce printemps: la collaboration avec le Centre européen des études républicaines et ses liens avec un parti politique français, l’engagement de Vincent Peillon – ancien ministre français de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, l’utilisation des moyens budgétaires de l’UniNE par le professeur mis en cause, ainsi que le système de contrôle interne. Au terme d’un audit approfondi, qui a permis l’analyse d’une centaine de factures ou notes de frais, de 150 documents et du contenu de 27 auditions, «il ressort que soit les allégations sont fausses, soit elles relèvent d’interprétations manifestement exagérées», affirme le communiqué publié vendredi par l’UniNE. Qui souligne aussi que les faits décrits dans des témoignages anonymes recueillis par les deux médias n’ont pas été confirmés.
Messages au 2e degré
Il semble du reste que certaines suspicions étaient fondées sur des échanges d’e-mails qui relevaient de plaisanteries au 2e degré. Et la Haute-Ecole de citer en exemple la mention de Winnie l’Ourson comme «invité fantôme» à un repas.
Se fondant sur les conclusions de cet audit externe, l’UniNE exclut donc que des fonds provenant de chez elle aient profité à un parti politique français via le Centre européen des études républicaines de l’Université de Paris, une collaboration qui a au contraire «permis à Neuchâtel de rayonner sur un plan européen», écrit-elle.
Par ailleurs, la réalité du travail scientifique effectué par Vincent Peillon, à l’UniNE, est attestée, l’existence de fausses factures ou notes de frais a été écartée et la «cohérence et la robustesse du système de contrôle interne de l’Université» a été attestée.
Ces conclusions ont été transmises aux autorités cantonales neuchâteloises.
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