Crise à l’Eracom«Les témoignages s’accumulent. Ce climat toxique doit cesser»
Entre environnement de travail toxique et climat de peur, les témoignages d’enseignants de l’Eracom à Lausanne se succèdent. Leur syndicat dénonce le «laisser-faire» du Canton.

L’Eracom à Lausanne emploie environ 130 enseignants. Des témoignages ont été recueillis par le syndicat dès 2020.
VQH/Odile Meylan«Je ressens un mal-être physique quand je viens à l’école. Ça ne m’est jamais arrivé dans ma vie professionnelle jusqu’ici.» Ils sont plusieurs dizaines d’enseignants de l’Eracom à se plaindre «d’un environnement de travail toxique» et «d’un climat de peur». C’est ce qui ressort des témoignages recueillis ces trois dernières années par le Syndicat vaudois des maîtres de l’enseignement professionnel (SVMEP). Ce dernier a organisé une conférence de presse mardi. Depuis 2016, l’école a connu plusieurs rebondissements en lien avec des changements de directeurs.
«Ce climat toxique doit cesser»
Le SVMEP, qui avait déjà saisi l’Inspection cantonale du travail fin 2021, dénonce des «dysfonctionnements organisationnels» et «un management largement empreint d’opacité et d’arbitraire», qui affectent la santé du personnel de l’École romande d'arts et communication de Lausanne. Selon un rapport du Service de l’emploi de mars 2022, les personnes entendues ont l’impression d’être empêchées de faire un travail de qualité, se disent démotivées et frustrées à leur poste, de moins en moins impliquées, et soulèvent aussi des atteintes à la réputation de l’établissement.
«Aucun des projets que je propose n’est pris en compte ou mené à terme. Il n’y a aucune écoute», confie un autre enseignant, démotivé. Le SVMEP, qui note une aggravation de la situation ces derniers mois, dénonce le «laisser-faire» du Canton. «Les témoignages s’accumulent. Ce climat toxique doit cesser», insiste un des représentants du syndicat, qui vient «rappeler le cadre légal».
Des mesures «insatisfaisantes»
Lionel Eperon, directeur général de l’enseignement postobligatoire, reconnaît «une situation délicate, avec une succession de changements à la tête de l’école et un climat manifestement clivé parmi le personnel». Un plan d’action a d’ailleurs été établi en mai 2022. Celui-ci prévoyait notamment l’émergence d’une directive interne sur la protection de l'intégrité personnelle au travail et la création de groupes de travail autour de la communication ou encore de l’identité de l’école. «La plupart des mesures sont déjà en place et d’autres doivent être déployées», complète Lionel Eperon.
Mais pour le SVMEP, c’est encore «insatisfaisant». Lionel Eperon précise que «certaines mesures ne produiront leurs effets qu’à long ou moyen terme». Il ajoute qu’une réponse aux courriers envoyés cet automne par les syndicats devrait bientôt leur parvenir. La Direction de l’école, elle, renvoie aux réponses fournies par le Canton.