PROJET FédéRAL: Albert Rösti accepte la possible extermination du loup

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PROJET FédéRALAlbert Rösti accepte la possible extermination du loup

Berne veut réduire le nombre de meutes de 31 à douze. Le projet d’ordonnance sur la chasse, déjà contesté par les protecteurs de la nature, l’est aussi par certains responsables des cantons.

Le projet prévoit d’abattre 70% des loups en Suisse.

Le projet prévoit d’abattre 70% des loups en Suisse.

VQH – Florian Cella

Le projet d’ordonnance sur la chasse proposé par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) risque de faire couler encore beaucoup d’encre. Il prévoit d’autoriser, dès le 1erdécembre, les cantons à abattre les loups avant même qu’ils aient attaqué des moutons ou autres animaux de rente. La régulation préventive n’est pas contestée au vu du développement exponentiel des meutes en Suisse. Mais ce qui fait grincer des dents est que le projet prévoit d’abattre 70% des loups (lire encadré).

Douze meutes au lieu des 31 actuelles

Le projet d’ordonnance sur la chasse prévoit d’autoriser le tir de 70% de tous les loups. Berne projette ainsi de diviser la Suisse en cinq régions et de fixer une valeur seuil par région. Au total, elle autoriserait douze meutes pour l’ensemble de la Suisse, alors que notre pays en compte actuellement 31. Dès que la valeur seuil serait atteinte dans une région, tous les loups «en surnombre» pourraient y être éliminés.

Crainte d’extinction du loup

Après avoir été dénoncé par les associations de protection de la nature, la Conférence pour la forêt, la faune et le paysage (CFP) estime dans une prise de position que «la réglementation proposée va nettement trop loin dans la régulation du loup et ne tient compte que du côté de l’agriculture». La CFP, pourtant pas connue comme très favorable au loup, craint ainsi leur disparition: «Les mécanismes de régulation fixés ici sont trop étendus et ne garantissent pas la présence du loup en Suisse», écrit-elle.

Préserver une population viable

En ratifiant la Convention de Berne, la Suisse s’était engagée à ne pas mettre en péril les populations de loups. Elle peut certes les réguler, mais en préservant une population viable. Ce ne serait pas le cas avec douze meutes (lire encadré). La Fondation Kora, responsable du monitorage des loups en Suisse, écrit d’ailleurs qu’«une estimation d’experts montre que la population en Suisse ne doit pas descendre en deçà d’une taille minimale de 20 meutes». Et, Arie Trouwborst, professeur de droit néerlandais et expert de la Convention de Berne, déclare: «Autoriser une régulation à douze meutes viole très probablement la Convention de Berne». Ce que la porte-parole d’Albert Rösti, Franziska Ingold, rejette totalement et avec véhémence.

Quant aux autorités cantonales, toutes ne voient pas les nouvelles règles d’un œil critique. Contrairement à la CFP, la Conférence des directeurs cantonaux de l’agriculture salue ainsi les changements.

(ewe)

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