Souheila Yacoub - «Quand j’aime, je ne réfléchis pas»

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Souheila Yacoub«Quand j’aime, je ne réfléchis pas»

L’actrice genevoise de 29 ans est l’héroïne de deux films qui ont été présentés à Cannes. Rencontre.

par
Marine Guillain, Cannes

Elle incarne une comédienne, une jeune mère, une danseuse… Quel que soit le rôle qu’elle joue, la lumineuse Souheila Yacoub en tire toujours du bon.

Que pensez-vous de la forte amitié qui lie les deux héroïnes d’«Entre les vagues», d’Anaïs Volpé?

Ces deux jeunes comédiennes ont le même objectif, mais il n’y a jamais de jalousie entre elles. On voit peu ça au cinéma. Les relations entre femmes sont souvent conflictuelles. Pourtant c’est très réel: moi, quand mes potes ont des rôles que je n’ai pas, je suis très contente pour elles!

Souheila Yacoub (au centre) sur le tapis rouge avec l’équipe d’«Entre les vagues»

Souheila Yacoub (au centre) sur le tapis rouge avec l’équipe d’«Entre les vagues»

AFP

Que seriez-vous capable de faire par amitié?

Quand j’aime, je ne réfléchis pas. L'amitié est plus forte que tout. Pour mes amis, je peux faire beaucoup de choses.

Et comment était-ce de jouer une jeune mère dans «De bas étage», de Yassine Qnia, aussi présenté à Cannes?

Ça m’a fait peur! Ce n’est pas facile parce que je ne suis pas maman. Comprendre le côté maternel, le poids que c’est, l'investissement que ça demande… C’est quelque chose.

Du coup comment avez-vous fait?

J’ai beaucoup pensé à ma mère, qui était en galère lorsque ma sœur et moi étions jeunes, parce qu’elle avait trois jobs, qu’il fallait gérer les enfants…. J’ai puisé là-­dedans, mais c’était pres­que la première fois que je ­tenais un bébé dans mes bras donc j’étais un peu en panique!

Nous avons rencontré l’actrice genevoise de 29 ans en fin de festival sur la terrasse Unifrance.

Nous avons rencontré l’actrice genevoise de 29 ans en fin de festival sur la terrasse Unifrance.

20min/Marvin Ancian

On vous verra aussi bientôt dans le nouveau film de Cédric Klapisch, «En corps»?

Oui! je joue une ex-danseuse de l’Opéra de Paris qui veut se reconvertir en actrice mais ça ne marche pas trop, alors je bosse dans un food truck avec mon mec, qui est joué par Pio Marmaï. On a terminé le tournage en mars. C’est la première fois que je vais dans un cinéma plus populaire qui tend vers la comédie. C’est assez cool d’expérimenter ça, c’est difficile la comédie et c’est très sous-­estimé.

Elle a été gymnaste d'élite pendant 15 ans, puis Miss Suisse romande en 2013. Souheila Yacoub a notamment tourné dans les films «Climax» de Gaspard Noé et «Le sel des larmes», de Philippe Garrel, ainsi que dans le clip «Trop beau» de Lomepal et dans la série «Les sauvages» de Rebecca Zlotowski. Nous avions passé une journée avec elle en février 2020 lors de la Berlinale.

La monstruosité de Julia, la gaffe de Spike

Divisant la critique pour ses scènes d’extrême violence, le radical «Titane» a remporté la Palme d’or du Festival de Cannes samedi 17 juillet 2021, au terme d’une cérémonie brouillon marquée par la bourde de Spike Lee: un brin à côté de ses pompes, le président du jury a balancé le nom de «Titane» pour la Palme en début de soirée, au lieu de le faire en dernier, comme le veut la tradition.

Julia Ducournau, elle, entre dans l’histoire et devient la deuxième réalisatrice couronnée, 28 ans après Jane Campion. «Je sais que mon film n'est pas parfait. On dit même qu'il est monstrueux. Mais la monstruosité est une force», a lancé la Française de 37 ans, sa Palme dans les mains.

Le palmarès du festival de cannes 2021

  • Palme d'or: «Titane», de Julia Ducournau

  • Grand Prix (ex aequo): «Un héros», d'Ashgar Farhadi et «Compartiment n°6», de Juho Kuosmanen

  • Prix de la Mise en Scène: «Annette», de Leos Carax

  • Prix du Scénario: «Drive my Car», de Ryusuke Hamaguchi

  • Prix du Jury (ex aequo): «Memoria», d'Apichatpong Weerasethakul et «Le genou d'Ahed», de Nadav Lapid

  • Prix d'interprétation Féminine: Renate Reinsve pour «Julie (en douze chapitres)», de Joachim Trier

  • Prix d'interprétation Masculine: Caleb Landry Jones dans «Nitram», de Justin Kurzel

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