Sondage suisseQuarante pour cent des 18-34 ans «comprennent les motivations de Poutine»
Plus d’une personne sur trois dans la classe d’âge entre 18 et 34 ans condamnent la guerre en Ukraine mais comprennent néanmoins les motivations du président Russe.

Les jeunes adultes acceptent davantage les motivations de Poutine dans la guerre en Ukraine que les personnes ayant atteint l’âge de la retraite.
via REUTERSLa guerre en Ukraine dure maintenant depuis bientôt deux mois. Une période assez longue pour se faire une opinion sur les deux parties et déterminer qui est ici l’agresseur et la victime, le responsable ou le coupable. Mais un sondage Tamedia, éditeur de «20 minutes», révèle des divergences d’opinions. Qui varient en fonction des classes d’âge. Dans le groupe des 18-34 ans, 40% des sondés disent pouvoir comprendre les motivations du président russe, alors que chez les 65 ans et plus, cette proportion tombe à 14%.
Un sondage similaire paru dans «The Economist» arrive aux mêmes conclusions aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en France. Là aussi, plus les sondés sont âgés, plus la sympathie envers l’action de Vladimir Poutine baisse.
Un autre sondage réalisé par l’institut de sondage Link témoigne également de ce fossé générationnel en Suisse peut-on lire dans le «Tages-Anzeiger». À la question de savoir qui est responsable de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, près de 80% des personnes âgées de 60 à 79 ans indiquent que la Russie est «entièrement responsable» ou «plutôt responsable.» Chez les 15-29 ans, cette proportion est beaucoup plus basse.
Des «effets» du coronavirus
Le politologue Michael Hermann, qui s’exprime dans le «Tages-Anzeiger», voit dans la consommation médiatique des jeunes une des raisons à cette compréhension envers le maître du Kremlin. «Alors que les personnes plus âgées lisent plutôt les journaux et regardent le téléjournal, les jeunes vont chercher leurs informations directement sur le Net et sur les réseaux sociaux. Ils se trouvent ainsi davantage exposés à des influences diverses, notamment aux mensonges de la propagande russe, laquelle fonctionne bien» indique l’expert.
Par ailleurs, le scepticisme envers Poutine réside dans le fait que les générations plus âgées ont connu l’Union soviétique et sa chute. De plus, la pandémie de coronavirus, qui a plus durement impacté les jeunes avec les restrictions, aurait contribué au développement d’un scepticisme vis-à-vis de l’État esquisse Michael Hermann.