Les arcades du quartier de Belle-Terre seront bientôt pleines

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Quartier de Belle-Terre (GE)Remplir les arcades commerciales, un casse-tête bientôt résolu

L'ensemble de Thônex, inauguré en 2022, aura mis deux ans à garnir ses rez-de-chaussée. La régie explique la difficulté d'une telle tâche.

Une clinique post-opératoire s'installera fin 2025 dans ce bâtiment, dont les étages sont encore vides.

Une clinique post-opératoire s'installera fin 2025 dans ce bâtiment, dont les étages sont encore vides.

20min / jef

La longue quête touche à sa fin: les arcades commerciales du quartier de Belle-Terre auront bientôt presque toutes trouvé preneur. Les premiers habitants du nouvel ensemble immobilier de Thônex avaient pourtant emménagé voici plus de deux ans, au printemps 2022. Mais si garnir des logements est un jeu d’enfant à Genève, remplir leurs rez-de-chaussée - donc amener de la vie et des commodités - peut virer au casse-tête.

A ce jour, «77% des arcades ont été louées», se félicite Madjid Massih, directeur commercial du Comptoir immobilier, la régie qui gère tout le quartier. Un cabinet vétérinaire vient d’ouvrir ses portes. Une boulangerie pâtisserie tea-room est dans les starting blocks, ainsi qu’un sushi-chinois à l'emporter. «Après leur ouverture, il ne restera plus que huit arcades vacantes», sur les trente-cinq (3600 m2 au total) que compte Belle-Terre.

Des arcades de taille modeste

La relative lenteur de ces installations a surpris certains résidents - qui attendent par ailleurs avec impatience un restaurant. Elle s’explique pourtant aisément, vu la typologie des lieux. Belle-Terre n’est pas un quartier «de destination: on n’y vient pas sans raison particulière pour prendre un café» - comme du reste dans les autres ensembles périphériques du canton. Et la taille modeste des arcades (100 m2 en moyenne) ne permet pas d'attirer de grandes enseignes, qui disposent de chefs de projet et planifient leur venue des années à l’avance.

La cible: indépendants, PME et artisans

A Belle-Terre, «comme par exemple à Saint-Mathieu (Bernex) ou à la Chapelle (Lancy-Plan-les-Ouates)», la conception des lieux les destine à des indépendants, PME ou artisans, - «qui ont peu de moyens» - ou à des services de proximité et services à la personne. «Vous n’aurez jamais Zara ou Rolex, mais des petits entrepreneurs qui, en plus du loyer, doivent financer l’aménagement de l’arcade.»

L'écueil de la masse critique d'habitants

Ces petits commerces affrontent un double écueil: pour l'heure, à Belle-Terre, la fréquentation reste faible en journée, du fait notamment d'une proportion relativement modeste d'espaces de bureau. Or, «un restaurant, par exemple, a besoin d’une masse critique pour pouvoir faire des plats du jour.» Et à ce jour, cette fameuse masse critique est difficile à atteindre, vu le planning de construction de Belle-Terre: 670 logements en 2022, mille de plus en 2030, puis encore mille par la suite. Autrement dit, pour les PME intéressées, «le problème, c'est le phasage». Si elles ouvrent maintenant, «elles doivent tenir».

La dernière pièce du puzzle: une clinique

La dernière pièce du puzzle est donc l’attribution d’un immeuble commercial qui borde la rue centrale du quartier. Il abrite un Denner et une pharmacie au rez. En revanche, pour l'heure, les étages sont vides. Mais la situation est en passe d’évoluer: fin 2025, une clinique post-opératoire s’y installera et occupera 70% des surfaces. Cette arrivée doit être la clé de voûte du remplissage de Belle-Terre (qui devrait aussi accueillir une structure étatique de soutien scolaire sur 600 m2). L’établissement médical amènera une centaine d’employés - et des opportunités pour les commerçants. Cerise sur le gâteau, un restaurant d'entreprise accessible à tous ouvrira sur le toit.

Plusieurs délais qui s'additionnent

Commercialiser un local commercial prend du temps, expose Madjid Massih: ceux de Belle-Terre étant «loués bruts», un aménagement au cas par cas est indispensable. Celui-ci nécessite l'obtention d'une autorisation de construire, qui peut prendre quelques mois pour être délivrée. Le chiffrage des travaux, quant à lui, peut durer jusqu'à six mois. Sans compter la perte de temps si aucun accord n'est trouvé et que le commerçant initialement intéressé renonce. «On a par exemple discuté durant un an avec une autre clinique, et ça n'a pas abouti.» Il a fallu tout reprendre à zéro avec le nouvel établissement médical. «Et là, de A à Z, le processus a pris vingt-cinq mois. D'où des locaux qui prennent plus de temps à être reloués.»

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