Quatre arrestations après l’accrochage d’un tableau

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TurquieQuatre arrestations après l’accrochage d’un tableau

Un tableau représentant un lieu sacré de l’islam sur lequel avait été peint un drapeau arc-en-ciel, un symbole associé à la communauté LGBT, a provoqué la colère des autorités turques.

La Kaaba, représentée sur le tableau, est un édifice datant du 7e siècle se trouvant dans la cour de la grande mosquée de la Mecque.

La Kaaba, représentée sur le tableau, est un édifice datant du 7e siècle se trouvant dans la cour de la grande mosquée de la Mecque.

AFP

Quatre personnes ont été arrêtées par la police en Turquie après l’accrochage à l’université d’Istanbul d’un tableau représentant le lieu le plus sacré de l’islam et considéré comme offensant par Ankara, a-t-on appris auprès samedi de source officielle.

Le tableau – sur lequel avait été peint un drapeau arc-en-ciel, un symbole associé à la communauté LGBT, selon le gouvernorat d’Istanbul – avait été accroché vendredi en face du bureau du recteur pro-Erdogan à l’université du Bosphore (Bogazici, en turc).

Les quatre personnes sont accusées d’avoir «dénigré ouvertement les valeurs religieuses adoptées par une partie du public», a déclaré le bureau du gouverneur. La police recherche deux autres personnes, a-t-il ajouté, décrivant le tableau comme une «attaque ignoble» contre l’islam.

Le ministre de l’Intérieur, Suleyman Soylu, a indiqué dans un tweet samedi que «quatre détraqués LGBT» avaient été arrêtés, des propos qui ont suscité l’indignation sur les réseaux sociaux.

«Irrespect»

L’«irrespect» à l’égard de la Kaaba ne relevait ni «de la liberté d’expression ni du droit à protester», a tweeté le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin. Il a réclamé que «cette déviance soit punie comme elle le doit par la loi».

La Kaaba est un édifice datant du 7e siècle et recouvert d’une étoffe de soie noire, presque au centre de la cour de la grande mosquée de la Mecque. Elle est le lieu le plus sacré de l’islam.

L’université du Bosphore a été récemment le théâtre de manifestations d’étudiants pour réclamer la démission du recteur nommé par Recep Tayyip Erdogan, Melih Bulu.

La nomination de cette personnalité extérieure à l’université, qui avait tenté en 2015 de briguer un mandat de député sous les couleurs du Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Tayyip Erdogan, a provoqué un tollé. Le président turc a accusé certains des manifestants d’être des «terroristes».

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