Recrutement difficile des gardiens de prison

Le recrutement de gardiens de prison peine à se concrétiser au bout du lac. Selon la «Tribune de Genève», seuls les départs naturels seront compensés, avec 17 matons qui prêteront serment vendredi.

La situation est loin d'être idéale vu la surpopulation chronique que subit l'univers carcéral genevois. Mercredi, 856 détenus croupissaient à Champ-Dollon pour 376 places. Nouveau record. Et la perspective de l'ouverture de Curabilis d'ici à ce printemps inquiète, vu que 60 surveillants devront sévir sur place.

Selon le quotidien, seuls 57 stagiaires ont été trouvés par le département de la sécurité (DS) sur 85 postes d'ouverts cette année. «Le gouvernement entend aller aussi vite que possible, mais est tributaire du nombre de dossiers reçus et de l'adéquation de ceux-ci avec les exigences du poste», explique Laurent Forestier, porte-parole du DS.

Plus de 800 dossiers ont été reçus, mais les bons se font rares. Quant à l'idée de faire rempiler les retraités, elle n'en a séduit que deux. «On nous avait promis ces engagements avant la fin de l'année. Le gouvernement joue la montre et espère une baisse de fréquentation à Champ-Dollon, mais c'est l'inverse qui se produit!», s'emporte le président du syndicat UPCP Christian Antonietti.

La formation est donc un élément clé. Le DS a demandé au Centre suisse de formation pour le personnel pénitentiaire de Fribourg d'augmenter les places genevoises de 40 à 70 par an. La théorie, elle, a été réduite à trois semaines pour supprimer certains doublons fribourgeois, ce qui fait bondir l'UPCP. «On forme des gardiens au rabais», juge Christian Antonietti.

Tout cela devra être géré par le nouveau directeur des ressources humaines, qui arrive vendredi. Alors que l'Office de la détention a vu sa directrice démissionner il y a deux semaines.