Renens (VD)Employés des CFF privés de raclette et de fondue à la pause
L'ex-régie fédérale interdit à son personnel de préparer ces deux symboles culinaires à la cafétéria de son siège romand. Le savoir-vivre l'emporte sur le patriotisme.

Trop odorante, la fondue au fromage n'a plus sa place près des bureaux, ont décidé les CFF.
20min/Matthias Spicher«Nous vous informons que toutes les fondues et raclettes sont désormais interdites à la cafétéria.» C'est ainsi que les CFF ont récemment mis à mal «l'esprit suisse» au sein de leurs propres locaux. La mesure, affichée dans les ascenseurs du siège romand de Renens (VD), est implacable: elle ferait suite à «plusieurs plaintes concernant des nuisances olfactives».

L'affiche de la discorde, placardée au siège romand des CFF, où travaillent environ mille personnes.
Lecteur reporterIl semblerait que, parfois, des groupes de collègues s'improvisaient de petits gueuletons conviviaux dans les locaux à midi et que ça en dérangeait certains. Mais la nouvelle règle suscite aussi son lot de réactions. «Ça discute auprès des collaborateurs, relève une source sous couvert d'anonymat. Les gens trouvent ça lamentable. Voilà une belle atteinte aux libertés individuelles. Pourquoi ne pas interdire le poisson le vendredi tant qu'on y est?»
Question de «bon sens et de respect»
Contactés, les CFF nuancent la mesure. «Rassurez-vous, nos collègues ont toujours le droit de manger de la fondue, relève leur porte-parole Jean-Philippe Schmidt. Notre restaurant d'entreprise en propose chaque année au menu en novembre et continuera de le faire!» Selon lui, il s'agit avant tout d'une question de bon sens et de respect, «qui n'a aucune incidence sur l'exploitation ferroviaire et la clientèle», sourit-il. La notice affichée dans les ascenseurs a surtout pour but de «rappeler que dans les étages, dans lesquels on trouve des espaces ouverts pour les pauses, les fondues ou raclettes ne sont pas admises pour des raisons évidentes de proximité avec les bureaux».
Que pensez-vous de la position des CFF?
Un argument qui fait mourir de rire Eddy Baillifard, ambassadeur de la Raclette AOC et roi des bons types. «Ça ne sent pas mauvais le fromage, s'exclame-t-il. Ça sent même très bon! C'est un plat synonyme de convivialité, de partage. Je suis convaincu qu'autour d'une bonne raclette, les employés sont encore plus à même de trouver des solutions aux problèmes qu'ils rencontrent.» La preuve, le Valaisan est régulièrement mandaté pour servir son plat fétiche durant les assemblées des... CFF.