Canton de GenèveRenvoi d'un des tueurs à gages
En 2012, un homme avait été payé pour abattre une femme à Chêne-Bougeries (GE). Il sera renvoyé en 2024, après avoir purgé les deux tiers de sa peine.

L’agresseur avait écopé de 11 ans et 6 mois de détention (photo d’illustration).
KEYSTONELe Kosovar qui avait organisé la tentative d'assassinat d'une femme en février 2012 à Chêne-Bougeries sera renvoyé de Suisse. Le Tribunal fédéral rejette son recours contre la mesure qui interviendra en janvier 2024 au plus tôt, lorsqu'il aura purgé les deux tiers de sa peine.
L'homme avait reçu 100'000 francs d'un gérant de fortune genevois qui souhaitait se débarrasser de son épouse. Il avait chargé deux compatriotes de l'assassinat. En février 2012, l'un des sicaires avait attaqué au couteau l'épouse devant la maison du couple à Chêne-Bougeries et avait fini par l'étrangler. La malheureuse s'en était tirée par miracle.
Condamné en décembre 2017 par la justice genevoise pour tentative d'assassinat, ce Kosovar avait écopé de 11 ans et 6 mois de détention. Alors que la procédure pénale était encore en cours, il avait déposé en 2016 une demande de regroupement familial en faveur de son fils né en 1998 et habitant le Kosovo.
A fin contraire
Cette demande était allée à fin contraire puisque l'Office de la population et des migrations genevois avait révoqué l'autorisation d'établissement du demandeur et ordonné son renvoi dès sa sortie de prison.
Dans un arrêt publié vendredi, le Tribunal fédéral confirme la décision des autorités genevoises. Il souligne l'extrême gravité des faits et la tendance à les minimiser de la part d'un auteur qui a agi par pur appât du gain alors qu'il disposait d'une situation sociale et professionnelle confortable.
Pour la 2e Cour de droit public, le fort endettement du recourant – plus de 700'000 francs – peut faire craindre une récidive. Le Kosovar ne peut pas non plus invoquer des liens si étroits avec sa compagne et sa fille, née en 2016, qui justifieraient la poursuite de son séjour en Suisse.
Enfin, la décision de révocation de l'autorisation d'établissement et de renvoi n'apparaît pas prématurée. En effet, c'est le recourant qui l'a précipitée en introduisant une demande de regroupement familial et en insistant à plusieurs reprises auprès de l'administration pour qu'une décision soit rendue. (arrêt 2C_68/2020 du 30 avril 2020)