Conthey (VS)Restaurants fermés? Pas pour deux conseillers d’Etat valaisans
Les PDC Christophe Darbellay et Roberto Schmidt ont partagé un repas avec le patron d’un resto le 25 février. Selon les deux élus, il s’agit d’un «rendez-vous privé». Polémique!

Conseillers d’Etat valaisans candidats à leur propre réélection dimanche, les PDC Christophe Darbellay (à g.) et Roberto Schmidt sont dans la tourmente.
DRÀ deux jours du premier tour du scrutin cantonal de dimanche, le Valais est secoué par une affaire relayée par «La Liberté» et «Le Nouvelliste». Le 25 février, les conseillers d’Etat PDC Christophe Darbellay et Roberto Schmidt ont mangé ensemble à midi dans un restaurant, à Conthey. Dans un canton où les restaurants sont fermés depuis le 27 décembre pour lutter contre la propagation du coronavirus, ce repas privé dans un établissement public fait jaser. «Il s’agit d’un rendez-vous purement privé. Nous étions quatre à table dans une grande salle vide. Aucun repas n’était prévu. Je n’ai rien payé. Et je ne crois pas avoir commis une infraction en acceptant une invitation à faire la connaissance du père d’une famille de supporters et à partager un en-cas avec celui qui est le cousin d’un ami de longue date», s’est défendu Christophe Darbellay, candidat à sa réélection, tout comme son camarade de parti Roberto Schmidt. Celui-ci a tenu le même discours que son collègue au gouvernement valaisan: «A ma connaissance, il est possible qu’un propriétaire d’un établissement public fermé rencontre des personnes dans un cadre strictement privé, pour autant qu’il n’exploite pas commercialement son restaurant. Si cela ne devait pas être le cas, cela pourrait être une erreur d’appréciation de ma part, mais je n’ai vraiment pas pensé que cela pourrait être interdit.»
Se prononçant de manière générale et non spécifiquement sur cette affaire, André Roduit, le président de Gastro Valais, a réagi ainsi: «À priori, trois personnes ne peuvent pas se rencontrer dans un établissement. Si un service est dispensé, cela pose problème, même si personne ne paie d’addition. Les restaurants doivent être fermés.» Porte-parole de l’Office fédéral de la santé publique, Grégoire Gogniat tient lui aussi un discours qui ne va pas dans le sens de la thèse défendue par les deux élus PDC. «Nous pouvons partir du principe qu’il n’y a pas d’exploitation du restaurant si aucun employé n’est présent et si aucune personne extérieure au ménage n’assiste au repas et à sa préparation», a-t-il déclaré.