La justice annule deux champs pétrolier et gazier en mer du Nord

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Royaume-UniLa justice annule deux champs pétrolier et gazier en mer du Nord

Greenpeace a qualifié de «victoire historique» la décision de la justice écossaises d'annuler les autorisations délivrées à Shell et Equinor.

La mer du Nord comprend d'importants gisements pétroliers.

La mer du Nord comprend d'importants gisements pétroliers.

AFP

Un tribunal écossais a annulé jeudi les autorisations délivrées par les autorités britanniques aux groupes Shell et Equinor pour développer les champs pétrolier et gazier de Rosebank et Jackdaw en mer du Nord, une décision qualifiée de «victoire historique» par l’ONG Greenpeace, à l’origine du recours. La Court of Session, juridiction écossaise chargée d’examiner l’affaire, a donné raison à Greenpeace et à l’association Uplift, qui soutenaient que les autorisations avaient été accordées illégalement, car elles n’avaient pas pris en compte les émissions de gaz à effet de serre indirectes générées par les projets.

Dans sa décision, le juge a annulé les autorisations et renvoyé la balle à l’Autorité du gaz et du pétrole (OGA), chargée d’examiner les demandes d’exploitation de champs d’hydrocarbures. Shell, propriétaire du gisement gazier de Jackdaw, et Equinor, actionnaire majoritaire et exploitant du gisement pétrolier de Rosebank, devront donc soumettre de nouvelles demandes d’autorisation, avec de nouvelles évaluations environnementales. Dans l’intervalle, «aucun pétrole ni gaz ne pourra être extrait», selon la décision de justice.

300 millions de barils

Cette décision intervient après que la Cour suprême britannique a donné raison en juin aux opposants d’un autre projet de forage pétrolier, à Horse Hill (sud de l’Angleterre). Elle a jugé illégale l’autorisation accordée, estimant que l’étude d’impact aurait dû porter aussi sur les émissions induites par la consommation du pétrole produit sur le site, notamment par son raffinage, et pas seulement celles causées par son extraction.

L’autorisation de forer dans le champ pétrolifère de Rosebank, situé à 145 kilomètres (90 miles) au large des îles Shetland, dans l’extrême nord de l’Écosse, avait été accordée en 2023. Il s’agit du plus grand gisement de pétrole inexploité du Royaume-Uni, dont le contenu est estimé à 300 millions de barils. Le forage devait commencer entre 2026 et 2030. Le champ de gaz de Jackdaw, approuvé en 2022, est en cours d’exploitation à 250 km (155 miles) au large de la ville écossaise d’Aberdeen et devait commencer à produire cette année.

Tournant travailliste

En août dernier, le gouvernement travailliste, arrivé au pouvoir un mois plus tôt, avait annoncé qu’il ne défendrait pas devant la justice le développement controversé de ces projets. «C’est une victoire historique, l’époque où les gouvernements approuvaient de nouveaux sites de forage en ignorant leur impact climatique est révolue», s’est félicité dans un communiqué Philip Evans, responsable de campagne au sein de Greenpeace UK.

De son côté, Shell assure avoir déjà dépensé plus de 800 millions de livres sterling (903 millions de francs) depuis 2022 pour développer Jackdaw. Le géant anglo-néerlandais a appelé le gouvernement à «agir rapidement» pour que les opérateurs de la mer du Nord «puissent prendre des décisions concernant» ces projets. «Jackdaw permettrait de chauffer 1,4 million de foyers britanniques, à un moment où les anciens gisements de gaz atteignent la fin de leur production et où le Royaume-Uni dépend des importations de gaz pour répondre à ses besoins énergétiques», a commenté un porte-parole de Shell.

(afp/jw)

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