Disparition du petit ÉmileSa famille ciblée par des criminels il y a plus de quatre ans
Alors que le petit garçon reste introuvable, une ancienne affaire d’incendie criminel refait surface, certains y voyant clairement un lien avec la disparition de l’enfant.

Le petit garçon a disparu il y a presque un mois.
AFPCela fait près de quatre semaines que le petit Émile, 2 ans et demi, a disparu au Vernet, un hameau situé dans les Alpes-de-Haute-Provence, alors qu’il passait ses vacances dans la maison de ses grands-parents maternels. La semaine dernière, des équipes cynophiles spécialisées dans la détection de restes humains, appuyées par des drones, ont été déployées. Sans succès.
«Toutes les pistes restent envisagées, aucune n’étant ni exclue ni privilégiée», avait assuré le procureur Rémy Avon, au moment de l’ouverture de l’information judiciaire, le 18 juillet. Très vite, l’entourage du petit garçon avait intrigué les médias. En effet, ce dernier vivait dans une famille catholique «très croyante, très discrète, un peu en autarcie», confiait le maire de la commune. Selon le journal «La Provence», ils ne fréquentaient pas la paroisse locale, préférant la messe en latin donnée dans une église marseillaise.
Maison en flammes
Mais selon «Le Parisien», une affaire ayant eu lieu au printemps 2019 vient davantage brouiller les cartes. Dans la nuit du 22 au 23 mars de cette année-là, la maison de la famille maternelle du petit garçon située au Boulard, à une douzaine de kilomètres du Vernet, avait été la proie des flammes. La bâtisse avait alors été complètement détruite par ce sinistre, dont le caractère criminel ne faisait aucun doute, plusieurs «systèmes de mise à feu» ayant été retrouvés.
C’est l’arrière-grand-père maternel d’Émile, alors étudiant en médecine à Marseille, qui avait acheté pour une bouchée de pain ce hameau avec des amis, en 1967. Le média français raconte qu’ils avaient tout retapé et que l’endroit était devenu leur repaire pour le week-end et les vacances. Ils y avaient même planté le drapeau du royaume de Patagonie, un royaume éphémère remis au goût du jour dans les années 1970, qui défendait la supériorité de la race blanche.
«Pas très à gauche»
Certains estiment que l’incendie de 2019 avait certainement des racines «politiques». «Nous n’étions pas très à gauche. Peut-être que ça a pu déplaire», confie un ex-membre de la communauté. D’autres pensent que les querelles internes dévoraient le petit groupe. «Je ne peux m’empêcher de voir un lien entre ces incendies de 2019 et ce terrible drame qui les touche aujourd’hui», rapporte un ancien proche de la famille au «Parisien».
De leur côté, les autorités se montrent plus prudentes: «C’est une piste qui existe, a confirmé une source judiciaire. Elle n’est ni privilégiée ni exclue par les enquêteurs à ce stade. Mais forcément, le fait que cette famille semble avoir été visée par des incendies criminels oblige à s’y intéresser.»