«Get Home Safe» à Schaffhouse: un service encore méconnu

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«Safe drivers» en SuisseRentrer chez soi en sécurité: ce service bénévole fait un flop

Un dispositif de raccompagnement nocturne existe depuis trois mois à Schaffhouse. Son but: éviter de devoir rentrer seul le soir. À ce jour, personne ne l'a utilisé.

L'initiative découle d'une agression sexuelle nocturne qui a secoué Schaffhouse en novembre dernier (photo d'illustration).

L'initiative découle d'une agression sexuelle nocturne qui a secoué Schaffhouse en novembre dernier (photo d'illustration).

Laurent Guiraud/Tribune de Genève

«Get Home Safe», c'est la promesse de rentrer à la maison en sécurité, en étant conduit par un bénévole, au lieu de marcher seul ou de payer un taxi. Le service, proposé depuis trois mois à Schaffhouse, a été créé après une agression sexuelle qui avait fait grand bruit dans la ville.

Pour en bénéficier, il faut rejoindre le groupe Telegram du projet et s'identifier avec une pièce d'identité. Une précaution qui vise à assurer la sécurité des utilisateurs, comme des bénévoles. À ce jour, 3500 personnes ont fait la démarche. Mais aucune demande de raccompagnement effective n'a été enregistrée. «D’un côté, nous sommes soulagés que personne n’ait eu besoin de nous», explique à la SRF Indja Hunziker, cofondatrice du projet.

Quand on peut se passer de la police

Pour donner un coup de pouce à l'initiative, des collaborations avec les bars et les clubs locaux sont à l'étude. Le bureau de l’égalité, de la prévention et de la protection contre la violence de Schaffhouse salue la démarche. «C’est un engagement citoyen qui mérite d’être encouragé», relève sa cheffe, Olivia de Graaf.

Ailleurs en Suisse, d'autres apps ou services d'entraide existent déjà. Mais ils ont plutôt vocation à désamorcer une situation stressante en cours. À Lausanne, la Ville s'est par exemple associée au réseau «The Sorority», qui permet à une femme qui se sent menacée d'appeler à l'aide celles qui sont géolocalisées à proximité. À Genève, les apps Genève en poche et EyesUp ont le soutien des autorités. Les services permettent de faire des signalements à la police municipale en cas d’actes à connotation sexuelle ou sexiste dans l’espace public. Puis, celle-ci prend le relais. À noter qu'en cas de menace réelle, il faut toujours appeler la police au 117 ou le 112.

Quand l'agresseur est le chauffeur

À la fin de l'année dernière, Uber a lancé en France son service par et pour les femmes «Uber by Women». L'initiative faisait suite à des dénonciations de harcèlement de la part des chauffeurs envers la clientèle féminine. En Suisse, l'idée séduirait le Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes, interrogé par «Blick» récemment. Mais la société américaine est formelle: elle «constate que la proportion de femmes chauffeurs en Suisse reste faible, non seulement chez Uber, mais également dans l’ensemble du secteur du transport professionnel», relève-t-elle. Ainsi, l'option Uber by Women n'est pas pour demain chez nous.

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