Accros à la kétamine, ils ont la vessie d'un vieillard à 25 ans

Publié

SantéAccros à la kétamine, ils ont la vessie d'un vieillard à 25 ans

En France, les jeunes sont de plus en plus nombreux à souffrir d'atteintes des voies urinaires. En cause: leur consommation d'un anesthésiant à des fins récréatives.

La kétamine est éliminée via la vessie, endommageant à terme cet organe et entraînant une incontinence.

La kétamine est éliminée via la vessie, endommageant à terme cet organe et entraînant une incontinence.

Photo d'illustration/IMAGO/Depositphotos

Ils ont la vingtaine et, déjà, souffrent de fuites urinaires comme un vieillard. La faute à leur vessie, endommagée par leur consommation régulière de kétamine, une drogue de plus en plus répandue parmi les jeunes. En France, les spécialistes sont inquiets: les cas d'atteintes des voies urinaires provoqués par la prise de cet anesthésiant - à l'origine employé en médecine vétérinaire - à des fins récréatives sont en hausse chez les moins de 30 ans.

Depuis quelques années, les cabinets d'urologie français sont ainsi confrontés à une nouvelle génération de patients, présentant des symptômes qu'on voit habituellement chez des personnes nettement plus âgées: incontinence, atteintes des voies biliaires, urinaires ou encore du foie, dysfonctions du rein, voire cancer de la vessie. En majorité des hommes, 25 ans en moyenne, qui prennent régulièrement de la kétamine depuis au moins un an.

Drogue qui a tué Matthew Perry

Drogue qui aurait provoqué la mort de l'acteur de «Friends» Matthew Perry, la kétamine s'est considérablement démocratisée en France, où elle est vendue dans les milieux festifs deux fois moins cher que la cocaïne, rappelle le site 20minutes.fr. Selon une enquête publiée en 2023, cette drogue est plus consommée dans le pays que l'héroïne. Ainsi, 2,6% des adultes l'ont déjà testée, et 1% des lycéens. lls la prennent pour ses effets psychédéliques. Cette substance a aussi un effet euphorisant, raison pour laquelle elle est parfois utilisée dans le traitement de la dépression.

«Mais il est important que ces jeunes comprennent que l’impact n’est pas seulement au niveau du cerveau, explique Guillaume Loison, urologue à Toulouse, interrogé par 20minutes.fr. Nous avons des cas graves. Des patients dont la vie est détruite, car ils ne peuvent plus se retenir, sont obligés de porter des couches ou de saigner à chaque urine. Il n’y a rien de récréatif là-dedans.»

(egr)

Ton opinion