SantéUn déficit de 37 millions de francs prévu au CHUV
En 2022, l’hôpital universitaire vaudois a enregistré un déficit de 24,8 millions de francs, alors que le budget prévoyait un bilan négatif de 10 millions. En 2023, les chiffres rouges pourraient avoisiner les 40 millions de francs.

La situation financière du Centre hospitalier universitaire vaudois est inquiétante. Le syndicat SSP craint une détérioration des conditions de travail.
20min/Vanessa LamC’est un secret de Polichinelle que sur le plan financier, les hôpitaux publics suisses sont en mauvaise santé. Dans le canton de Vaud, la situation comptable du CHUV – le deuxième meilleur hôpital du pays derrière celui de Zurich et 14e sur le plan mondial – inquiète Fabrice Moscheni (UDC). Dans une interpellation, le député vaudois craint que cette situation n’empiète sur les subventions étatiques réservées aux hôpitaux périphériques. Il redoute également un remake du cas bernois, où le Canton a fermé des structures régionales, afin d’augmenter le financement en faveur de l’Hôpital universitaire de Berne.
Quel avenir pour les hôpitaux régionaux?
Dans sa réponse publiée jeudi, le Conseil d’État vaudois est revenu sur la situation financière du CHUV. «Le résultat pour l’année 2023 est actuellement estimé avec une perte de 37 millions de francs. Cette dégradation par rapport à 2022 d’environ 12 millions est fortement affectée par l’augmentation des lits occupés de manière inadéquate en raison de l’engorgement du réseau de soins», a expliqué le gouvernement. Par rapport à ce déficit prévu, le Canton s’attend à «une marge de plus ou moins 5 millions de francs». Toujours sur le plan financier, l’importante augmentation d’effectifs sur la fin de l’année 2022 se répercute sur l’année 2023, a justifié le Canton. Toutefois, il s’est voulu rassurant par rapport à l’avenir des structures hospitalières régionales, qui reçoivent un financement étatique d’environ 100 millions de francs par an. «Une éventuelle aide ponctuelle à l’un des hôpitaux vaudois ne remettrait pas en question le financement ordinaire du dispositif hospitalier, une solution ad hoc traitée par le Conseil d’État devrait alors être trouvée.»
Le plan Impulsion, qui vise une réduction drastique des coûts, afin d’atteindre l’équilibre financier, ainsi que la task force mise en place pour l’accompagner «devraient permettre d’améliorer significativement la situation financière du CHUV», selon le Conseil d’État.
«Une situation très inquiétante»
«La situation du CHUV est très inquiétante. Parmi tous les hôpitaux universitaires de Suisse, le CHUV est celui qui reçoit le plus de subventions avec près de 400 millions par année. Malgré cela, le déficit se creuse année après année. On ne peut pas continuer ainsi. Il s’agit maintenant d’expliquer sérieusement les raisons pour lesquelles les primes d’assurance maladie dans le canton de Vaud sont, par exemple, 20% plus chères que dans le canton de Zurich», a réagi Fabrice Moscheni.
Syndicat au front
De son côté, le syndicat SSP se dit aussi «très inquiet» de la prédominance de l’aspect financier dans le management du CHUV. «La principale mission d’une structure publique de santé est de combiner la prise en charge adéquate des patients et de bonnes conditions de travail du personnel», a réagi David Gygax, secrétaire syndical. «Nous sommes en train de mener une enquête sur le terrain sur les mesures prévues dans le cadre d’Impulsion. Car ces mesures n’ont toujours pas été présentées de manière claire aux collaborateurs. Notre syndicat reste vigilant», a-t-il déclaré.
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