SantéMélanger antimoustique et crème solaire, une fausse bonne idée
Selon une étude française, appliquer sur la peau du produit répulsif en même temps qu'une protection solaire diminue l'efficacité du filtre anti-UV.

Sur la plage, principalement sous les tropiques, un antimoustique est nécessaire pour se protéger des piqûres.
Photo d'illustration/IMAGO/Pond5 ImagesSe tartiner d'antimoustique et de crème solaire en même temps, histoire de protéger sa peau à la fois contre les UV et les insectes? Ça fait gagner du temps, c'est donc tentant. Mais c'est une fausse bonne idée, selon une récente étude française qui vient de paraître dans la revue «Parasites and Vectors». La raison: le mélange des répulsifs et des filtres solaires réduit l'efficacité de ces derniers.
Pour arriver à cette conclusion, une équipe de chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a analysé des échantillons de peau humaine et mesuré la réaction des cellules de l'épiderme exposées aux UVB – ceux qui causent les coups de soleil – après application d'une crème solaire seule, d'un insectifuge seul, ou des deux combinés.
Les cas des produits mixtes
L'observation au microscope des biopsies en question démontre que la protection anti-UV diminue lorsque le filtre est mélangé à de l'antimoustique par l'utilisateur lui-même. En revanche, pour les produits mixtes vendus dans le commerce, qui offrent les deux protections à la fois, «les données obtenues sont moins catégoriques», affirme le CNRS dans un communiqué.
«Des études complémentaires sont nécessaires pour affermir et étendre ces premiers résultats. Beaucoup d’autres mélanges de produits, notamment cosmétiques, n’ont jamais été étudiés en tant que tels», concluent les chercheurs.
Deux fois plus de cancers de la peau
L'exposition excessive au soleil est responsable de plus de 80% des nouveaux cas de cancer de la peau. Le nombre de ces nouveaux cas a doublé au cours des trente dernières années. En Suisse, on estime que 25'000 personnes sont touchées chaque année par la maladie. Selon l'Office fédéral de la statistique, le cancer de la peau est l'un des plus fréquents dans le pays, après ceux de la prostate, du sein, du poumon et du côlon.