Santé mentaleJeunes et réseaux: le Conseil fédéral prié de mieux les protéger
Le Conseil national a accepté un postulat demandant de mieux protéger la santé des jeunes connectés.

Les chiffres montrant l'impact des réseaux et des smartphones sur la santé mentale des jeunes poussent le Conseil fédéral à vouloir agir.
Franziska Rothenbuehler«Le sujet est brûlant.» Faut-il mieux protéger les jeunes face à l'impact des réseaux sociaux et des smartphones sur leur santé mentale? Faut-il interdire les smartphones dans les écoles, ou poser une limite à 16 ans sur TikTok ou Instagram? Qu'en pense le Conseil fédéral?
Un impact négatif sur le développement des jeunes
Ce sont les questions posées par deux postulats des conseillères aux Etats Vertes Maya Graf (BL) et Céline Vara (NE) acceptés par la Chambre haute ce mardi, sur recommandation du Conseil fédéral. La première, qui s'est exprimée à la tribune, salue le fait que la loi fédérale sur la protection des mineurs dans le domaine des films et jeux vidéos soit désormais en vigueur, offrant la possibilité d'agir sur l'éducation aux médias. Cependant, aucune mesure concrète n'est encore financée, déplore la Bâloise.
«De plus en plus d’études scientifiques montrent que l’utilisation excessive des smartphones et des réseaux sociaux peut avoir un impact négatif sur le développement des enfants et des jeunes, altérant leur santé mentale ainsi que leur capacité à apprendre et à se concentrer», a rappelé Maya Graf.
Le débat doit avoir lieu
Sa collègue Céline a renchéri: «Un tiers des 14 à 19 ans en Suisse et au Liechtenstein connaissent des problèmes psychiques. 37% des jeunes interrogés ont déclaré connaître des problèmes de santé mentale. 8% des répondants ont dit avoir tenté de se suicider. Si les réseaux sociaux ne sont pas la cause unique des problèmes de santé mentale de nos jeunes, ils amplifient des facteurs de risque existants, comme la solitude ou la pression sociale.»
La Conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a confirmé les inquiétudes suscitées par ces tendances, notamment chez les parents. «Attentif aux enjeux soulevés par les deux postulats, le Conseil fédéral est convaincu qu'il est nécessaire d'analyser la question de l'utilisation des réseaux sociaux, de voir les effets sur les jeunes et d'examiner s'il convient d'agir, comment et dans quels domaines.» Il ne s'exprime toutefois pas sur une éventuelle interdiction des téléphones portables dans les écoles, tout en soutenant que le débat doit avoir lieu.
Le Conseil fédéral a maintenant deux ans pour rendre un rapport sur le sujet.