SantéTrouble du déficit de l’attention: risque de démence plus élevé
Une étude des HUG et de l'Université de Genève démontre que les adultes avec un diagnostic de TDAH ont un risque accru de maladies neurodégénératives liées à l'âge.

Les adultes souffrant du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ont un risque plus élevé de démence à un âge avancé. C'est le constat d'une étude menée par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et l’Université de Genève (UNIGE).
Les chercheurs ont en effet relevé que leur cerveau présente des modifications similaires à celles observées chez les personnes atteintes de démence. Les patients avec un diagnostic de TDAH ont plus de fer dans certaines régions de leur cerveau et des taux plus élevés de neurofilaments dans leur sang (principales protéines structurelles des neurones). Ces indicateurs sont deux marqueurs précurseurs des maladies dégénératives liées à l’âge, comme l’Alzheimer.
De la prévention ciblée
Pour le Pr Paul Unschuld, médecin-chef du Service de psychiatrie gériatrique des HUG, les résultats de cette étude «permettront de développer des stratégies de prévention ciblées pour réduire le risque de démence chez les personnes atteintes de TDAH. Des études longitudinales supplémentaires sont nécessaires, afin de déterminer si la diminution du taux de fer dans le cerveau est une piste de traitement potentiel.»
Agir de manière proactive
Cette découverte souligne également l’importance d’une gestion proactive du TDAH chez l’adulte, non seulement pour améliorer la qualité de vie des personnes, mais aussi pour prévenir les conséquences à long terme sur la santé cognitive. Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental fréquent qui touche environ 3,5 % des adultes, selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), datée de 2008. Il est caractérisé par une incapacité à soutenir l’attention et des niveaux inappropriés d’hyperactivité et d’impulsivité.