VIH: l’arrêt des financements américains est «catastrophique»

Publié

SantéVIH: l’arrêt des financements américains est «catastrophique»

Plusieurs centaines de spécialistes du VIH ont demandé aux États-Unis de rétablir ses financements à l’aide internationale. «Des décennies de progrès» seraient en jeu.

L'Afrique est particulièrement vulnérable à ce gel de l'aide américaine.

L'Afrique est particulièrement vulnérable à ce gel de l'aide américaine.

AFP

Plusieurs centaines de spécialistes du VIH ont demandé aux États-Unis de rétablir ses financements à l’aide internationale, regrettant l’effet «catastrophique» des coupes budgétaires engagées par l’administration du président Donald Trump.

«À moins de rétablir l’aide américaine contre le sida, son démantèlement va provoquer la mort d’environ six millions de personnes lors des quatre prochaines années», avance ce courrier daté de jeudi et adressé au secrétaire d’État américain, Marco Rubio.

«6 millions de décès lors des 4 prochaines années»

«On reviendra sur des décennies de progrès et le monde fera face à une hausse des épidémies liées au VIH», insistent les signataires, qui regroupent médecins et chercheurs parmi lesquels la virologue Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel de médecine en 2008 pour la découverte du virus.

Le gouvernement de Donald Trump, qui affiche une volonté sans précédent de réduire la dépense publique depuis le début de son mandat en janvier, a notamment décidé de geler presque tous les programmes de l’agence américaine de développement USAID, par laquelle transite une large part de l’aide humanitaire mondiale.

De nombreuses ONG, ainsi que des personnalités du monde de la santé, estiment que l’arrêt de ces financements va lourdement affecter la lutte contre plusieurs maladies comme la tuberculose, la malaria et, donc, les infections au VIH qui sont à l’origine du sida. Ces inquiétudes s’inscrivent dans un contexte où les infections au VIH ainsi que les décès qui en résultent sont globalement en train de reculer dans le monde, même si leur évolution varie selon les régions.

Le programme PEPFAR, destiné à lutter contre le VIH, était soutenu par la précédente administration (à droite, l'ancien secrétaire d'État Anthony Blinken).

Le programme PEPFAR, destiné à lutter contre le VIH, était soutenu par la précédente administration (à droite, l'ancien secrétaire d'État Anthony Blinken).

AFP

Des milliers de postes de chercheur supprimés

Selon les signataires de la lettre adressée à Rubio, le gel des financements a «pratiquement réduit à néant» le programme PEPFAR, destiné à lutter contre le VIH, et qui, selon eux, a sauvé environ 26 millions de vies depuis une vingtaine d’années. Faute de fonds disponibles, de nombreux essais cliniques sont aussi suspendus dans le monde, «laissant en plan leurs participants», selon la lettre.

Ses auteurs pointent également un effet délétère sur des organismes de recherche, privés de financements et de personnel. À ce titre, la prestigieuse Université médicale Johns-Hopkins a annoncé jeudi supprimer plus de 2000 postes à la suite de la fin des programmes de l’USAID.

Ces décisions budgétaires sont actuellement contestées en justice aux États-Unis. Mais, même si elles devaient être annulées, «on ne pourra pas revenir sur les souffrances et les décès qui sont d’ores et déjà en train de se produire», juge la lettre.

Des questions de santé sexuelle?

Pour les relations homosexuelles:

(afp/rk)

Ton opinion