«Savait-il ce qu’il faisait?»Biden et le stylo automatique, nouvel angle d'attaque de Trump
La semaine de Trump a de nouveau été marquée par une cascade d’«événements». Notamment le fait de contester les grâces accordées par Biden car signées avec un «autopen».

Donald Trump assure qu’utiliser une machine à signer n’est «pas respectueux de la fonction présidentielle».
AFPAppareil méconnu du grand public, le stylo automatique ou machine à signer est devenu le dernier angle d’attaque de Donald Trump pour tenter de discréditer son prédécesseur Joe Biden et réduire à néant ses décisions. Le président américain considère désormais que les grâces préventives accordées par Joe Biden à certains ennemis des Républicains avant son départ de la Maison-Blanche le 20 janvier sont invalides, car elles ont été signées selon lui par une machine.
Il s’agit d’un automate équipé d’un stylo qui permet de reproduire la signature d’un individu, préalablement enregistrée. Cet appareil est utilisé par le gouvernement américain mais aussi par des entreprises pour signer des documents en grand nombre. En adoptant cet angle d’attaque, Donald Trump reprend un argumentaire de la Heritage Foundation, un cercle de réflexion conservateur dont le «Project 2025» est l’une des principales feuilles de route utilisées par son gouvernement et qui est honni par la gauche pour ses propositions jugées extrêmes.
Un «Etat de l’ombre»
L’offensive sur le stylo automatique permet aussi à Donald Trump d’alimenter l’idée qu’un «Etat de l’ombre» au sein du gouvernement qui aurait pris les rênes du pouvoir à la place de Joe Biden, lequel aurait été privé de ses facultés mentales du fait de son âge. «Est-ce qu’il savait ce qu’il faisait? Est-ce qu’il l’a autorisé? Ou est-ce que c’était quelqu’un dans un bureau, peut-être un gauchiste cinglé (...)?», demande le milliardaire républicain de 78 ans dans une vidéo publiée lundi sur sa plateforme Truth Social.
On ignore si l’ancien président, âgé aujourd’hui de 82 ans, a effectivement utilisé le stylo automatique pour signer les grâces en question. Quant à la légalité de la procédure, le Ministère américain de la justice a tranché dès 2005. Il avait estimé qu’un président n’avait pas besoin de parapher une loi à la main et pouvait demander «à un subordonné d’y apposer la signature du président, par exemple avec un stylo automatique».
Repousser les limites constitutionnelles
Selon des experts, des grâces présidentielles ont déjà été signées par une machine et une signature manuscrite n’est pas une exigence légale. En 2011, le «New York Times» rapportait que Barack Obama était devenu le premier président américain à signer une loi avec un stylo automatique alors qu’il se trouvait en Europe. Auparavant, les documents étaient parfois acheminés par avion jusqu’au président.
Donald Trump assure, lui, qu’utiliser une machine à signer n’est «pas respectueux de la fonction présidentielle». Sa décision de décréter «nulles, non avenues et sans effet» les grâces prononcées par Joe Biden, illustre sa volonté de gouverner en repoussant au maximum les limites constitutionnelles encadrant le pouvoir présidentiel.
Le président démocrate avait notamment accordé sa protection à des personnes dans le viseur de Donald Trump, comme l’ancien chef d’état-major, le général Mark Milley, ou l’ex-architecte de la stratégie de la Maison-Blanche contre le Covid-19, le Dr Anthony Fauci, et à son propre fils Hunter.
De l’or, toujours plus d’or
Donald Trump a refaçonné à son image le bureau ovale de la Maison-Blanche, où il a affiché cette semaine un exemplaire de la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis, ratifiée le 4 juillet 1776.
Dessous de verre portant le nom «Trump» en majuscules, statuettes et coupes dorées... Les ajouts du milliardaire à ce sanctuaire du pouvoir présidentiel américain reflètent son goût pour une décoration chargée – voire franchement ostentatoire.
Au cours d’une visite guidée qu’il a accordée à Fox News, le président a désigné des chérubins installés au-dessus des portes. «On dit que les anges portent chance», a-t-il fait remarquer.

Le 13 mars 2025, Donald Trump a reçu le secrétaire de l'OTAN Mark Rutte dans le bureau ovale, orné de nombreux tableaux imposants dans des cadres dorés et d'objets en or.
AFP