Seconde main: Achèteriez-vous des produits de beauté d’occasion?

Après les vêtements et les meubles, la beauté serait le prochain secteur à connaître un boom sur le marché de l’occasion.

Après les vêtements et les meubles, la beauté serait le prochain secteur à connaître un boom sur le marché de l’occasion.

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Seconde mainAchèteriez-vous des produits de beauté déjà utilisés?

Selon une étude américaine, le marché des cosmétiques d’occasion va exploser d’ici à 2031. L’accès aux marques de luxe à moindre prix est l’une des motivations des consommateurs.

Crème hydratante, rouge à lèvres, mascara ou gommage: en cette journée de Black Friday, il est tentant de s’acheter un nouveau produit de beauté à prix cassé. Et si, comme pour les vêtements ou les meubles, vous optiez plutôt pour la seconde main?

Si l’idée d’utiliser des cosmétiques déjà entamés peut rebuter certaines personnes, il semblerait que ce marché va exploser dans les années à venir. Selon une étude publiée en juillet par Mercari, un site de vente d’articles d’occasion présent au Japon et aux États-Unis, la beauté fait partie des cinq catégories qui ont connu la plus forte croissance en 2022 au pays de l’Oncle Sam (+13,1%). Une augmentation qui devrait atteindre les 126% d’ici à 2031.

Pourriez-vous acheter des produits de beauté d’occasion?

Accéder à des marques de luxe

Un changement d’habitudes qui s’observerait davantage chez les consommateurs de la génération Z actifs sur les réseaux sociaux. «Parfois, j’achète un certain produit après avoir entendu mes youtubeurs préférés en parler, explique Iana M. Green, une jeune femme interrogée par «Cosmopolitan» à ce sujet, le 16 novembre. Je vérifie d’abord sur Sephora ou Ulta (ndlr: une chaîne américaine de magasins de beauté), et si le prix est trop élevé, je regarde sur un site d’occasion.»

Acheter des cosmétiques de seconde main, déjà utilisés ou neufs, c’est donc pouvoir s’offrir certaines marques inaccessibles au prix affiché en magasin. C’est le cas, par exemple, de la tiktokeuse américaine @makeupwithsaz qui utilise face caméra un anticernes Too Face acheté d’occasion. «Je voulais l’essayer depuis longtemps, mais je ne voulais pas payer aussi cher.» C’est aussi la possibilité de se procurer des cosmétiques en rupture de stock ou dont la production a cessé.

Les raisons d’un changement d’habitudes

Selon l’étude publiée par Mercari, l’attrait pour les marques de luxe n’est pas la seule raison qui pousse les gens à se tourner vers le marché de l’occasion. La réalisation d’économies et une plus grande conscience de l’impact de ses modes de consommation sur la planète les motivent à changer leurs habitudes.

Et l’hygiène dans tout ça?

Cette appétence pour les grandes marques pousserait les consommateurs et les consommatrices à laisser tomber certaines appréhensions, comme celles relatives à l’hygiène. Par exemple au Japon, où «des tonnes de maquillage de créateurs haut de gamme se vendent sur Mercari dans un pays très attaché à la propreté», explique Karen Lee, fondatrice de Glou, un site américain de vente de cosmétiques de seconde main.

Pour Chelsea Rowan, à la tête d’un site de revente de produits de beauté, l’hygiène n’est pas un problème puisqu’une majorité des cosmétiques vendus d’occasion seraient, en fait, neufs. Sur You from Me, sa plateforme, 70% d’entre eux le seraient. «Il y a beaucoup de maquilleurs et d’influenceurs qui reçoivent une grande quantité de produits et ne veulent pas les jeter», assure l’Américaine. Certains sites spécialisés collaborent, d’ailleurs, avec des influenceuses beauté pour constituer leur stock.

Malgré tout, la vigilance reste de mise. «Les produits qui ont été ouverts et exposés à l’air ou à la peau d’une personne sont susceptibles d’être contaminés par des bactéries ou des champignons», prévient le dermatologue Ryan Turner. Le fait de ne pas savoir depuis quand le produit est ouvert, avec le risque qu’il soit donc périmé, est aussi à prendre en compte avant d’acheter des cosmétiques d’occasion.

Marché de la mode en plein boom

Selon des chiffres publiés par KPMG et relayés par 24 heures en septembre, le marché mondial de la mode d’occasion est passé de 40 milliards de dollars en 2020 à 177 milliards en 2022. En 2027, il devrait atteindre les 350 milliards de dollars, d’après un rapport de Global Data et du site de seconde main ThredUP. Un changement des habitudes de consommation qui devrait toucher d’autres secteurs, comme celui de la beauté.

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