SécuritéLes Suisses sont favorables à l'OTAN mais rejettent le F-35
Selon un sondage Tamedia/20Minuten, 71% des citoyens souhaitent se rapprocher de l'Europe pour assurer leur sécurité. Le jet de combat ne passe toujours pas.

Un F-35 de l’armée américaine, un avion qui ne séduit pas du tout les Suisses.
AFPDepuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, les Suisses ne misent plus sur les États-Unis pour leur sécurité, mais plutôt sur l'Europe. Ils sont en effet 77% à souhaiter que Berne coopère plus étroitement avec l'UE en matière de politique de sécurité, révèle un sondage Tamedia/20 Minuten ce dimanche.
Quant à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, ils sont 71% à estimer que la Suisse doit collaborer plus étroitement avec l'OTAN. Même au sein de l'UDC, 49% des sondés pensent qu'une telle coopération est judicieuse contre 48% qui pensent le contraire. Les plus fervents défenseurs de l'OTAN sont les Vert'libéraux avec 88% d'avis favorables.
En revanche, pas question d'adhérer à l'organisation: seuls 37% des Suisses se disent favorables à cette idée qui signifierait la fin de la neutralité helvétique, selon l'enquête.
Pour la conseillère aux États du Centre, Andrea Gmür-Schönenberger, ce résultat confirme la ligne adoptée par le Conseil fédéral: «La Suisse doit continuer à coopérer sur le plan militaire international, aussi bien avec l'UE qu'avec l'OTAN», commente-t-elle.
Le F-35 ne décolle toujours pas
Quant au F-35, le désamour pour l'avion américain se confirme: un sondage fin mars montrait déjà que 82% de la population y était opposée. Selon l'enquête Tamedia/20 Minuten, seuls 30% des sondés soutiennent totalement ou plutôt l'achat du jet de combat par la Confédération. Et les femmes ne sont même que 25% à l'approuver.
À noter que même l'électorat de l'UDC ne soutient pas majoritairement le jet: à peine 44% se disent favorables ou plutôt favorables à son achat alors que 51% s'y opposent. Sans surprise, c'est chez les Verts (9%) et le PS (12%) que l'avion a le moins de supporters.
Le résultat de ce sondage ne surprend pas le conseiller national Thomas Hurter (UDC/ZH), pourtant très attaché au F-35. Selon lui, ce désaveu représente «l'expression d'une insécurité amplifiée depuis l'entrée en fonction de Donald Trump». Même son de cloche chez sa collègue Sarah Wyss (PS/BS), opposée à l'avion au point d'avoir réclamé l'abandon de son acquisition: elle aussi évoque «le scepticisme envers le régime Trump».