Serbie: Nouveau décès dû à l’accident de Novi Sad en novembre

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SerbieNouveau décès dû à l’accident de Novi Sad en novembre

Le bilan de l’accident survenu en novembre en Serbie est passé ce vendredi à 16 morts.

Des bougies posées lors d’un mémorial improvisé devant la gare de Novi Sad, en Serbie, le 21 mars 2025, en hommage à un adolescent décédé après l’effondrement du toit en novembre 2024.

Des bougies posées lors d’un mémorial improvisé devant la gare de Novi Sad, en Serbie, le 21 mars 2025, en hommage à un adolescent décédé après l’effondrement du toit en novembre 2024.

AFP

Le bilan de l’accident survenu le 1er novembre à Novi Sad, qui a déclenché un vaste mouvement de colère en Serbie, est passé à 16 morts vendredi après le décès d’un adolescent.

Le jeune homme avait été blessé dans l’effondrement de l’auvent en béton de la gare de la deuxième ville du pays, tout juste rénové. Quatorze personnes étaient mortes sur le coup, et une quinzième quelques jours plus tard.

Le jeune homme, né en 2006, était soigné depuis la fin janvier à l’hôpital militaire de Belgrade. «En dépit de toutes les mesures prises et du dévouement maximum de notre personnel, le patient a succombé à des blessures complexes et aux complications qui en ont résulté», a écrit l’hôpital dans un communiqué.

«Dans nos cœurs et nos mémoires»

Un drapeau noir a été hissé sur le bâtiment de son lycée, à Novi Sad, et des dizaines de personnes sont venues y déposer des fleurs et des bougies. «Tu seras pour toujours dans nos cœurs et nos mémoires», pouvait-on lire sur l’un des mots déposés par ses camarades.

Dans la soirée, des étudiants et d’autres manifestants ont de nouveau marché dans la ville pour rendre hommage aux 16 victimes de l’accident.

Dans la ville de Nis (sud), des manifestants se sont heurtés à des partisans de la formation au pouvoir, le Parti serbe progressiste, qui devaient rencontrer des responsables locaux. La police s’est interposée, mais les manifestants leur ont jeté des œufs et de l’eau. Le maire de Nis était parmi les personnes visées par ces jets.

La Serbie secouée par un mouvement de colère

L’effondrement de l’auvent de la gare a fait exploser un mouvement de colère qui secoue la Serbie depuis plusieurs mois, une partie des Serbes voyant dans cet accident le reflet d’une corruption qui, selon eux, entache la vie quotidienne, les institutions et les travaux publics.

De semaine en semaine, le mouvement s’est étendu, avec des manifestations quotidiennes demandant des comptes aux responsables de l’accident, la libération des manifestants arrêtés, mais aussi un système moins corrompu.

Les étudiants en ont pris la tête, organisant des marches à travers le pays et d’immenses rassemblements. Ils représentent le plus grand défi lancé à ce jour au président populiste Aleksandar Vucic, qui règne depuis 12 ans sur le pays.

Des centaines de milliers de personnes

Ce dernier a réagi en alternant les appels au dialogue et les affirmations selon lesquelles les manifestants sont soutenus par des puissances étrangères. Le vice-premier ministre serbe, Aleksandar Vulin, a repris vendredi ces commentaires.

Les autorités serbes sont «reconnaissantes aux services spéciaux russes pour les informations qui contribuent à la lutte contre la "révolution de couleur"», a-t-il dit à l’agence de presse russe RIA, reprenant une expression russe désignant les mouvements démocratiques que Moscou juge fomentés depuis l’étranger.

Lors de la dernière manifestation, samedi 15 mars, des centaines de milliers de personnes, selon un organisme indépendant, ont déferlé dans les rues de Belgrade, le plus grand rassemblement de l’histoire récente de la Serbie.

Une pétition appelant à soutenir les étudiants serbes

Très largement pacifique, elle a été perturbée par un mouvement de foule dans la soirée: l’opposition et des manifestants accusent la police d’avoir eu recours à un canon à son, un dispositif militaire utilisé pour disperser les foules, ou à un autre engin similaire. Les autorités ont nié qu’un tel équipement ait été utilisé.

Des milliers d’intellectuels à travers le monde, dont la Prix Nobel de littérature Annie Ernaux et l’économiste Thomas Piketty, avaient signé vendredi une pétition appelant à soutenir les étudiants serbes dont «les demandes pour l’État de droit et des institutions fonctionnelles sont non seulement justifiées mais essentielles».

«Nous exprimons notre profonde préoccupation concernant les incidents violents lors des manifestations dirigées par des étudiants à Belgrade, où des manifestants pacifiques, y compris des étudiants et des professeurs, ont été exposés à des armes non létales, entraînant des blessures et une détresse sévère», ont aussi écrit les signataires de la pétition.

Les réactions internationales à ce mouvement de contestation qui dure depuis des mois se sont multipliées ces derniers jours. Le Conseil de l’Europe s’est dit «très inquiet de l’escalade des tensions» et la rapporteure spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme a appelé à une enquête sérieuse après des «nouvelles inquiétantes sur l’utilisation présumée d’un canon à vortex contre des manifestants».

(afp)

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