Barack Obama à Zurich: il a fait son show et s'en est allé

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Barack Obama à ZurichSoixante minutes et pas une de plus: il a conquis son public et s’en est allé

L’ancien président américain s’est exprimé face à près de 12’000 spectateurs au Hallenstadion. Le charisme a surpassé le discours.

Barack Obama a salué la foule en repartant du Hallenstadion. 

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«Déjà fini?» «Un peu court pour le prix»: telles ont été quelques réactions glanées après la prestation de Barack Obama au Hallenstadion de Zurich, samedi soir. Une pointe de frustration qui a été bien vite oubliée: le public, environ 12’000 personnes, est ressorti du stade encore un peu émoustillé. Il venait de voir de ses propres yeux l’ancien président américain, l’un des meilleurs orateurs au monde, qui a tenu son rang, captivant son audience avec son charisme que bien peu ne peuvent égaler. 

Barack Obama est revenu sur ce que c’est d’être président… mais aussi sur à quoi ressemble sa vie depuis qu’il a quitté la Maison Blanche.
La discussion était modérée par le présentateur allemand Klaas Heufer-Umlauf.
Pour cette vue, il fallait débourser 58 francs. Pour être assis tout devant, c’était 564 francs. 
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Barack Obama est revenu sur ce que c’est d’être président… mais aussi sur à quoi ressemble sa vie depuis qu’il a quitté la Maison Blanche.

Pascal Kerouche

La soirée a commencé peu avant 19h par une sorte de table ronde sur le monde du travail et l’entrepreneuriat, avec trois invités, en mode bilingue allemand-anglais, qui s’exprimaient tour à tour sans franchement se répondre l’un à l’autre. «Diversité», «compétences», «inclusion», «digitalisation», quelques portes ouvertes enfoncées face à un public qui, pour la plupart, était surtout occupé à trouver son siège dans la salle plongée dans la pénombre plutôt que d’écouter le panel sur scène.

Sans fil rouge

À 20h00, ponctualité sans faille, Barack Obama est monté sur scène (à peine une heure après avoir atterri à Kloten et à peine deux heures avant d’en repartir direction Amsterdam, semblait-il, même si son itinéraire était tenu secret). Et là, alors que lors de la discussion précédente les spectateurs papotaient sans cesse, le silence absolu régnait dans les intervalles de prises de parole. Acquis avant même qu’Obama n’ouvre la bouche et captifs du discours, ils ont écouté attentivement le désormais sexagénaire, qui a pris un coup de vieux capillaire mais dont la verve reste vigoureuse. 

Il a parlé de sa vie post-présidentielle («je ne vois les gens dans la rue que masqués derrière leurs téléphones»), du climat («une crise existentielle pour l’humanité»), de ses fiertés pendant son mandat («l’assurance maladie qui a sauvé des vies»), de ses frustrations pendant son mandat («la violence par armes à feu»). Il n’y avait aucun fil rouge et le modérateur allemand, une star dans son pays, a aligné une poignée de questions, laissant le champ libre à Obama pour parler, réfléchir, critiquer, blaguer et s’engager. À 21h01, sans en faire des caisses, il a conclu, s’est levé, a adressé quelques signes de la main à la salle et a quitté la scène, il n’avait pas besoin d’en faire plus. 

Des Romands en nombre

À l’extérieur, des personnes venues donner leur avis: sonneurs de cloches, chef du mouvement anti-mesures Covid «Mass-Voll», pacifistes et quelques engagés venus dire qu’Obama devrait répondre au tribunal pénal international à La Haye plutôt qu’à un présentateur télé. Mais eux sont restés dehors. À l’intérieur, un public varié, plutôt jeune et qui, souvent, n’avait pas hésité à sortir les tenues de soirées chics. Des fans, des curieux, beaucoup de Romands, des Américains et des gens du coin. Le thème de la soirée n’importait pas, et heureusement, puisqu’il n’y en avait pas. Il fallait juste venir voir Obama et repartir.

Maîtrise de l’image

Interdiction pour les journalistes de prendre des photos. Et tandis que lors d’événements sportifs ou de concerts, les photographes accrédités publient leurs clichés dans les minutes qui suivent, dans ce cas là, les organisateurs avaient averti que ça allait prendre du temps. «Malheureusement», la validation des photos par l’encadrement de Barack Obama allait retarder la publication et l’organisateur avertissait «ne pas pouvoir accélérer le processus». Cinq photos ont été mises à disposition à 10h dimanche matin, plus de douze heures après la fin du show.

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