Sommet au Bürgenstock: le point suisse pour la paix en Ukraine

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Sommet du Bürgenstock«Nous aurions perdu l’Ukraine si nous avions invité la Russie»

La présidente de la Confédération Viola Amherd et le chef du DFAE Ignazio Cassis ont fait le point sur le sommet pour la paix en Ukraine qui aura lieu au Bürgenstock le week-end prochain.

Le Conseil fédéral, l'armée et les autorités nidwaldiennes ont fait le point sur la conférence du Bürgenstock

Le Conseil fédéral, l'armée et les autorités nidwaldiennes ont fait le point sur la conférence du Bürgenstock

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Quelque 90 États et organisations se sont déjà inscrits à la conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine qui se tiendra les 15 et 16 juin au Bürgenstock, ont annoncé lundi la présidente de la Confédération Viola Amherd et le conseiller fédéral Ignazio Cassis devant la presse. La moitié des délégations viennent d’Europe, les autres du reste du monde. «La liste des participants change chaque jour», selon eux. Le casting définitif sera publié vendredi soir.

«Le fait qu'un si grand nombre de pays participent avec des délégations de haut rang montre que l'initiative de la Suisse est appréciée», s'est d'ores et déjà félicitée Viola Amherd. Le Bürgenstock n’est qu’une première étape, a de son côté précisé Ignazio Cassis. «C'est le début d'un processus qui, nous l'espérons, nous mènera à la paix», a ajouté le Tessinois. Il s’agit de «mettre fin aux souffrances de millions de victimes».

Pas de paix sans la Russie

Ignazio Cassis a été clair: «Il ne peut pas y avoir de processus de paix sans la Russie», a-t-il déclaré. «La question n’est pas de savoir si la Russie sera là, mais à partir de quand. Ce qui est sûr, c’est qu’une 2e étape sera nécessaire, selon lui. Pourquoi la Suisse n’a-t-elle pas invité Moscou au Bürgenstock? «Nous aurions perdu l’Ukraine si nous avions invité la Russie», a répondu le Tessinois, en précisant que Moscou n’avait par ailleurs montré «aucun intérêt» pour le sommet.

Il a aussi expliqué la non venue de la Chine, très intéressée durant la phase exploratoire jusqu'à la mi-avril. Mais pour Pékin, l’invitation de la Russie était cruciale. «Ils ont dit très clairement: nous ne pouvons pas venir si la Russie n’est pas là», a expliqué Ignazio Cassis. Mais il ne perd pas espoir, «même si la participation de la Chine semble difficile.»

4000 soldats pour appuyer la police

Viola Amherd et Ignazio Cassis ont aussi fait le point sur la sécurité du sommet. La police cantonale de Nidwald sera chargée des opérations. Elle sera épaulée par 4000 militaires. En effet, l'armée assumera la protection des installations essentielles et critiques autour du mythique resort du Bürgenstock, la sécurité aérienne ou des éventuelles interventions sur les lacs. Elle amènera en outre quelque 6,5 km d’éléments de clôture et 8 km de rouleaux de fil d’acier, une centaine de véhicules de police et des véhicules spéciaux pour transporter les personnalités. L’armée a également installé un héliport à Obbürgen (NW) d’où pourront décoller et atterrir cinq hélicoptères.

La Russie intensifierait les cyberattaques contre la Suisse

Selon une étude de la société Dreamlab, les cyberattaques russes contre la Suisse se sont multipliées ces derniers mois en raison de la conférence de Bürgenstock. En temps normal, la Suisse subit quelques centaines d'attaques par mois. En avril, ce nombre est passé à 1600 et en mai à 4600. selon la NZZ am Sonntag. Ce sont surtout les entreprises importantes dotées d’infrastructures critiques qui sont la cible des pirates. Celles-ci tentent de se prémunir en évitant toute mise à jour avant la conférence afin d'offrir moins de surface d'attaque. Mais c'est peut-être déjà trop tard. Car selon Dreamlab, ces firmes pourraient déjà abriter des «virus endormis» qui pourraient être activés à tout moment, en particulier lors du sommet.

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