NeuchâtelSon mariage lui a coûté une promotion, son ex-boss devra payer
La justice a reconnu qu’une ex-salariée d’un McDonald’s a été victime d’une discrimination de genre. Un poste de manager lui avait été refusé en 2020 en raison d’un prochain mariage et d’un prétendu risque de maternité. Elle a obtenu un dédommagement de 6000 francs.

Image d’illustration.
20min/Simon GlauserLe gérant d’un McDonald’s devra mettre la main à la poche afin de dédommager une ex-collaboratrice, ainsi en a décidé le Tribunal civil de Neuchâtel. Coupable de discrimination de genre, le franchisé avait refusé une promotion à la victime en raison de son prochain mariage et d’un risque présumé de maternité. Soutenue par le syndicat Unia, l’ex-salariée avait démissionné puis porté l’affaire devant la justice, qui lui a donné raison en début de semaine dernière. Outre un dédommagement de 6000 francs, le franchisé devra également verser à son ancienne collaboratrice 2400 francs de dépens.
«Si tu avais été un homme, nous n’aurions pas eu cette discussion.»
Après avoir obtenu une promotion et accédé à la fonction de formatrice en 2019, l’employée avait manifesté son intérêt, l’année suivante, pour un poste de manager. Sa candidature n’avait pas été retenue. La raison de son éviction lui a été rapportée par la responsable de la franchise: «Jacques* (ndlr: le nouveau gérant de la filiale du fast-food) a peur, en raison de ton mariage, que tu tombes enceinte.» Une explication pour le moins cavalière qui est restée en travers de la gorge de la syndiquée, qui a porté l’affaire devant la justice.
Informé du cas, McDonald’s Suisse a communiqué «prendre le sujet très à cœur» et promet de «continuer à améliorer la formation sur la protection de l’intégrité personnelle à tous les niveaux de fonction». Toutefois, «comme il s’agit d’un rapport de travail entre franchisé et collaboratrice, nous ne pouvons pas prendre position», a écrit le géant du fast-food.
* Prénom d’emprunt