Son parti fustige les frontaliers, lui les engage

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BernexSon parti fustige les frontaliers, lui les engage

Un artisan boulanger député MCG emploie une grosse majorité de travailleurs français.

par
Didier Tischler

Ce vendredi matin, des militants du Parti communiste genevois vont planter un «piquet citoyen devant la boulangerie de M. Clairet». Ils dénoncent un paradoxe entre un discours anti-frontaliers et une réalité différente de la part du MCG. «Le député boulanger Maurice Clairet emploie entre sept et huit travailleurs français dans sa boulangerie, affirme Laurent Tettamanti, coordinateur du Parti communiste. En plus, selon mes informations, les conditions de travail seraient très discutables.»

La réalité est plus surprenante. La petite entreprise de Maurice Clairet emploie 24 personnes, dont près de 20 frontaliers! «Quand je cherche du personnel, je donne la priorité aux Genevois, se justifie le patron. Le problème est que je n'en trouve pas lorsque je publie une offre d'emploi. Le travail du week-end ou de nuit fait peur aux autochtones.» Pour lui, 95% des boulangers à Genève sont des Français ou des étrangers, et c'étaient des Suisses alémaniques à l'époque. «Il n'y a pas de tradition de boulangerie ici», affirme-t-il.

Maurice Clairet ajoute encore que ses employés sont très heureux. La preuve? «Ils m'ont offert un voyage pour mes 60 ans», dit-il. Sur le fait que son parti serait anti-frontaliers, le boulanger d'origine lyonnaise botte en touche. «Le MCG est uniquement contre les frontaliers engagés à l'Etat», précise le député.

Chauffeurs TPG fâchés

«Le fait que des messages publicitaires antifrontaliers soient arborés sur certains de nos véhicules ne reflète en rien la position des Transports publics genevois (TPG) à ce sujet», a fait savoir jeudi Roland Bonzon à son personnel. Le patron de la régie réagissait ainsi aux récentes doléances exprimées par les nombreux chauffeurs frontaliers de l’entreprise. Les TPG emploient quelque 1600 salariés; 30% d’entre eux sont des frontaliers. «Sans eux, c’est un tiers de bus en moins», précise-t-on à la régie.

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