SondageLes Suisses disent oui aux accords avec l'UE... ou s'abstiennent
Trois mois après la fin des négociations, beaucoup n'ont pas encore d'avis sur les accords avec l'UE. Mais ils s'accordent sur l'importance de bonnes relations.
Après des années de négociations, les accords bilatéraux entre la Suisse et l'Europe sont enfin remis à jour.
AFPQuelques mois après la conclusion d'un nouveau paquet d'accords entre la Suisse et l'UE (lire encadré), que pensent les Suisses de l'issue de ces négociations?
Selon un sondage 20minutes/Tamedia, à ce stade, la population penche timidement en faveur du projet. Quelque 47% des sondés soutiennent le nouveau paquet d'accords, tandis que 35% s'y opposent. Ce qui signifie que pas moins de 18% ne se prononcent pas, à ce stade précoce du débat.
Fort potentiel de mobilisation
Sur ce sujet, et faute de beaucoup d'informations sur le contenu des accords, les clivages partisans sont très visibles: les principaux soutiens se trouvent du côté des électeurs des Vert'libéraux (76%) et des socialistes (70%), et plus modestement au Centre (59%), au PLR (56%) et chez les Verts (50%). A l'inverse, trois quarts des sympathisants de l'UDC s'y opposent.
Les indécis sont particulièrement nombreux sur ce thème. Les catégories qui s'abstiennent le plus de donner un avis à ce stade sont les partisans des Verts (39%), les femmes (25%) et les jeunes (35%). «Ce qui laisse un fort potentiel de mobilisation pour les deux camps», relève l'institut LeeWas, auteur du sondage.
Garder une bonne entente est jugé important
Si le contenu des accords est encore peu clair, le contexte l'est davantage. Pour 80% des sondés, il est très important pour la Suisse de maintenir des bonnes relations avec l'UE, bien que 69% jugent que cette dernière a évolué dans une mauvaise direction ces 20 dernières années. Alors que seuls 41% pensent ça de la Suisse. Près de deux tiers des répondants jugent qu'un rejet des accords mettrait en péril une bonne entente.
Parmi les sujets qui influencent le plus les avis, on note la question des salaires et de la migration: la clause de sauvegarde (lire ci-dessous) obtenue de haute lutte augmente largement le soutien au texte, indique l'institut LeeWas. Par ailleurs, le soutien conjoint des syndicats et des employeurs pèse lourd dans la balance pour rassurer les sondés, tout comme l'union du Conseil fédéral pour défendre son texte.
C'est quoi ces accords?
Le 20 décembre dernier, la Suisse et l'UE ont mis fin à de longues négociations par une série d'accords dont le détail n'a pas encore été rendu public. Ces traités mettent à jour des conventions existantes et en créent des nouvelles dans les domaines de l'électricité, de la santé et de la sécurité alimentaire. Des mesures de protection des salaires ont été négociées, et une clause de sauvegarde (c'est-à-dire un article prévoyant une renégociation si le contexte change drastiquement) est encore en discussion pour les questions migratoires.
Le texte doit encore être finalisé avant d'être soumis au Parlement, puis au peuple en votation populaire en 2028.
Un sondage 20 minutes/Tamedia
1670 personnes de toute la Suisse ont participé à l'enquête LeeWas, du 3 au 16 mars. Les données du sondage sont pondérées en fonction de variables démographiques, géographiques et politiques. La marge d’erreur est de 3,5 points de pourcentage.