Soprano: C’est important de se battre pour savoir qui nous sommes

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Soprano«C’est important de se battre pour savoir qui on est»

Avec «Freedom», son nouvel album sorti le 21 juin 2024, Soprano appelle à se libérer des chaînes mentales.

Le rappeur est de retour avec 12 chansons.

Le rappeur est de retour avec 12 chansons.

IMAGO/ABACAPRESS

Soprano a sorti, le 21 juin 2024, son huitième album studio. Intitulé «Freedom», il est présenté comme l'un de ses opus les plus engagés. Si le Marseillais de 45 ans se demande si «on n'a pas tué notre liberté», il garde espoir. «Libérons nos esprits et le reste suivra» est la maxime de ce nouvel album. Il revient pour «20 minutes» sur la réalisation de certains de ses titres.

«Freedom» est à la fois le titre de l'album, la première chanson et le mot qui finit le dernier titre «C24». Comment est née cette boucle?

Si je me rappelle bien, «Freedom», je l’ai écrite l’année dernière et je me suis dit que ce serait l’intro de l’album. A un moment donné, j’ai composé «C24» qui est le remake d’une de mes chansons, «La Colombe», que j’ai sortie il y a vingt ans. Je voulais un morceau qui soit une dédicace à ce titre. «C24» est devenu l’outro, mais je n’avais pas prévu de dire «Freedom» à la fin. Mais comme il y a vingt ans, je disais «être libre comme la colombe», je me suis dit que c’était un lien extraordinaire et c’est comme ça que «Freedom» est devenu l’intro et l’outro de cet album.

«Libérons nos esprits, le reste suivra» est la maxime de l’album. Pourquoi est-ce important pour vous d’appeler vos fans à briser leurs chaînes mentales?

Je pense qu’aujourd’hui on est beaucoup esclave des réseaux sociaux. On croit tout ce qu’on voit. On est manipulé indirectement par des grandes chaînes et des grands médias, et par la politique. Sur les réseaux, les algorithmes te créent un monde et tu crois que c’est ce que tout le monde vit alors que c’est un contenu «pour toi», basé sur ce que tu as regardé. Ce que j’essaye de dire, c’est qu’aujourd’hui c’est tellement important de se battre pour savoir qui nous sommes et ce qu’on a envie de faire.

Dans «Mes pensées», vous expliquez que c’est important de ne pas vous laisser submerger par vos pensées. Est-ce que vous arrivez facilement à vous confier?

Non, c’est très dur. Je ne sais pas trop le faire parce que j’ai tellement peur d’inquiéter les gens. Après c’est mon caractère, mais l’expérience m’a appris qu’il fallait le faire. Donc je tente. Je vais voir les personnes qui veulent m’écouter, surtout celles qui me sont très proches. Après, moi j’ai de la chance parce que j’écris des textes. Cette chanson, dès que je l’ai envoyée à mes proches, ils ont compris (rire). Donc ils sont directement venus me parler. Mais je pense qu’il y a des millions de personnes qui sont comme moi. Depuis la sortie de l'album, plein d’amis m’ont écrit pour me dire: «Ce morceau, on dirait qu’il parle de moi.»

On peut entendre votre fille Luna sur «Papa dis-moi». Comment vous est venue l’idée de la faire participer?

Quand j’ai écrit cette chanson, j’étais en studio avec le chanteur Youssoupha. On parlait de nos vies de papa. On se disait que nos enfants nous posaient des questions tout le temps. On en a fait une chanson. Quand je suis rentré, j’ai dit à ma fille: «J’ai fait une chanson sur toi.» Elle était morte de rire. Je lui ai demandé si elle voulait faire l’intro. Elle m’a dit: «Ok, je fais l’intro et l’outro. Par contre, je veux que tu mettes ma voix dans le refrain.» Pour lui faire plaisir à cette star, j’ai mis «feat. Luna», pour qu’elle se la pète à l’école (rire).

Dans «Goldorak», vous revenez sur votre carrière tout en étant tourné vers l’avenir. Pourquoi cette rétrospective avec laquelle vous rejetez l’idée d’être fini?

C’est du rap egotrip, tout simplement (rire). Du coup, dans ce style, je fais de la technique, j’essaye de mettre des multisyllabiques (ndlr: technique visant à faire rimer plusieurs syllabes), j’essaye d’être rapide, de mettre des punchlines un peu drôles. Et en même temps, on dit qu’on n’est pas fini, qu’on aime le rap et qu’on est toujours là. Ça fait longtemps qu’on est là et on espère l’être encore longtemps.

À Lausanne en 2025

Le «Freedom Tour» passera par Lausanne les 29 et 30 novembre 2025. Et Soprano se réjouit de retrouver ses fans suisses dont il «pense du grand bien». «À Lausanne, il y a des fans qui me suivent depuis les Psy4 de la rime. Ils sont là, ils viennent nous écouter et chanter avec nous. Que ce soit Lausanne, Neuchâtel ou Genève, on a beaucoup d’histoires. On est venu en voiture, on est tombé en panne, on a eu des galères, on a eu de la rigolade. Du coup, c’est vrai que c’est un peu gravé dans nos cœurs. En plus, le public de Lausanne a toujours été très réceptif aux concerts et ça, ça fait plaisir. On a hâte de débarquer», a-t-il confié.

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