OpenAI: fuite de l'IA Sora par des artistes en colère

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SoraDes artistes font fuiter l'IA d'OpenAI en guise de protestation

Se sentant manipulés par la start-up, des testeurs de son générateur de vidéos réalistes par IA ont divulgué l'accès à l'outil, pas encore accessible au grand public.

OpenAI a temporairement désactivé l'accès à Sora, actuellement en test auprès d'un nombre restreint d'utilisateurs.

OpenAI a temporairement désactivé l'accès à Sora, actuellement en test auprès d'un nombre restreint d'utilisateurs.

IMAGO/CFOTO

La fronde gronde contre OpenAI. La start-up à l'origine de ChatGPT a temporairement désactivé, mardi, l'accès à Sora, son modèle d'IA capable de générer des vidéos réalistes à partir de descriptions textuelles, après une fuite orchestrée par un groupe d'artistes testant le système. Nommé PR-Puppet-Sora, ce collectif, qui accuse OpenAI de prendre les artistes pour des marionnettes, a publié mardi sur le site communautaire Hugging Face un outil permettant à quiconque de générer des vidéos avec l'API (interface de programmation d'application) Sora. Celle-ci, critiquée, n'est pas encore disponible au grand public. Des internautes n'y ayant normalement pas accès en ont donc profité pour générer et publier des vidéos en ligne.

Du «blanchiment artistique»

Dans une lettre ouverte, le collectif d'artistes accuse OpenAI d'exploiter leur travail à des fins promotionnelles, sans les rémunérer, alors que la société est valorisée à plus de 150 milliards de dollars. Il explique avoir «reçu l'accès à Sora avec la promesse d'être des testeurs précoces, des experts en sécurité ("red teamers") et des partenaires créatifs. Cependant, nous pensons qu'au lieu de cela, nous sommes attirés dans une démarche de "blanchiment artistique" visant à faire croire au monde que Sora est un outil utile pour les artistes».

«Nous ne sommes pas opposés à l'utilisation de la technologie de l'IA en tant qu'outil pour les arts (si c'était le cas, nous n'aurions probablement pas été invités à ce programme). Ce que nous n'approuvons pas, c'est la manière dont ce programme pour les artistes a été mis en place et la façon dont l'outil est façonné avant une éventuelle diffusion publique», dénonce le collectif d'artistes. Celui-ci révèle que chaque vidéo qu'ils génèrent doit recevoir l'approbation de l'équipe d'OpenAI avant d'être partagée. «Ce programme d'accès anticipé semble moins axé sur l'expression créative et la critique que sur les relations publiques et la publicité», estiment les artistes-testeurs qui ont lancé une pétition en ligne. Elle appelle OpenAI à devenir plus open source et à soutenir l'art au-delà des opérations de relations publiques.

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