Naomi Lareine: «Ça m'est égal si c'est boum dans ta face»

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Après le succès de son dernier EP très R'n'B, la Zurichoise prend un tournant beaucoup plus pop, qui tire même sur le rock. Pari réussi.

A 30 ans, l'artiste zurichoise revendique la liberté artistique et se joue des étiquettes.

A 30 ans, l'artiste zurichoise revendique la liberté artistique et se joue des étiquettes.

Yung Eye

Même un récent accident de voiture n'aura pas réussi à entamer la folle énergie de Naomi Lareine. L'artiste zurichoise s'en est sortie indemne, mais on aurait compris qu'elle décale la promo de son nouvel EP «Where Were You?!», sorti vendredi. Il n'en est rien. «Je me sens bien et je suis contente que ça sorte enfin, se réjouit-elle. Je suis un peu nerveuse parce que ce projet est différent et je pense que les gens vont être surpris.»

Différent? Il faut comprendre: plus pop rock que le précédent «Girl Next Door», qui, avec plus de 600'000 streams, peut se targuer d'un joli succès. Dans son nouveau projet, l'artiste de 30 ans a laissé quelque peu de côté son groove et sa voix de velours au profit de sonorités plus tranchées, sur fond de riffs énervés. Une transition pas facile pour celle que l’on surnomme partout (jusque dans sa description Spotify) la reine suisse du R'n'B: «Au début, j'avais peur de ce qu'on allait penser. Et puis je me suis dit qu'à la fin de la journée, la seule chose qui comptait, c'était de faire comme j'avais envie. J'aime pas les boites, je veux être libre.»

Parler du désir, mais avec classe

Résultat, cinq titres qui se dégustent comme un apéro prolongé de fin de semaine. Pop légère et bien léchée, qui n'est pas sans rappeler celle d'une certaine Dua Lipa, on s'ambiance gentiment sur «Colorblind» avant de passer à quelque chose de plus fort avec le très rock «Scorpio» («I'm half drunk baby, you're intoxicate me, don't stop baby»), voire de carrément sauvage sur «Daredevil» («Your hands around my neck get me attached, girl you're acting like a rebel»).

«Je parle de désir, de sexualité mais j'essaie de le faire avec classe. Mes textes sont plus assumés, je les ai travaillés avec un auteur. Ça m'a permis de mieux exprimer mes idées et ça m'est égal si c'est boum dans ta face, du moment que c'est honnête.» Une mise à nu que l'on retrouve notamment sur le morceau «Where were you» qui raconte la désillusion d'un amour passionnel, comme une amorce de descente en fin de soirée. Mais qu'on se rassure, alors que les lumières se rallument, Naomi Lareine a un dernier titre bien rythmé dans sa manche. Il s'appelle «Better», et ça tombe bien: ça rime avec after.

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