GenèveSoupçons de fraude au Service des votations
Des agents en civil ont mené une perquisition ce jeudi matin dans les locaux des Acacias.

Une vue de l'intérieur du Service des votations, prise en 2015.
KeystoneL'opération de police menée ce jeudi pourrait bien précéder un séisme politique majeur. Tôt ce matin, des agents en civil ont pénétré au 25, route des Acacias, dans les locaux du Service des votations. Ils y ont mené une perquisition, en présence d'employés qui se trouvaient sur place. Les enquêteurs ont quitté les lieux après plusieurs heures, emmenant avec eux plusieurs sacs et des bacs de documents. Fait étrange, un employé du service, un homme y officiant depuis plusieurs années, ne s'est pas présenté au bureau à l'heure habituelle de sa prise de fonction.
Les forces de l'ordre auraient agi dans le cadre d'une procédure ouverte cette année par le Ministère public. Selon les informations que nous avons obtenues, le soupçon existe que plusieurs scrutins, certains vieux de plusieurs années, aient été truqués. Un ou plusieurs employés seraient susceptibles de s'être livrés à diverses malversations, perpétrées à l'intérieur des locaux des Acacias, peut-être sur du matériel déjà complété par les électeurs ayant voté par correspondance.
Comment auraient-ils pu avoir accès à ce matériel, qu'on imagine sécurisé? Combien d'employés sont impliqués dans cette affaire hautement sensible? Si l'enquête devait établir les faits, les motivations du ou des suspects, inconnues à ce jour, seront particulièrement scrutées. Selon qu'ils auraient agi pour assouvir un sentiment de toute-puissance, par conviction politique ou pour de l'argent, l'onde de choc sera bien différente: un mobile financier supposerait en effet un commanditaire. Dans tous les cas, le Service des votations ne devrait pas pouvoir s'éviter une profonde refonte de son dispositif de sécurité.
Sollicités, ni le président du Conseil d'Etat Antonio Hodgers, ni la Chancellerie dont dépend le Service des votations ne font pour l'heure de commentaires. Le Ministère public, également contacté, n'a pas encore répondu à nos questions.