Sri LankaTous les policiers à la recherche de leur chef, qui est en fuite
Après un raid controversé, Deshabandu Tennakoon, chef des forces de l'ordre sri-lankaises, s'est fait la malle. Les autorités le traquent activement.

L’inspecteur général de la police Deshabandu Tennakoon est visé par un mandat d’arrêt.
AFP/ArchivesTout ce que la police du Sri Lanka compte d’agents était lancé, dimanche, aux trousses de... leur chef, en cavale pour échapper à son arrestation après une opération qui a mal tourné, a-t-on appris dimanche, auprès d’un responsable policier.
L’inspecteur général de la police Deshabandu Tennakoon, 53 ans, est visé depuis vendredi par un mandat d’arrêt délivré par un juge pour avoir ordonné un raid considéré comme illégal, le 31 décembre 2023.
«Quand nous nous sommes présentés à son domicile pour exécuter ce mandat, il avait pris la fuite en faussant compagnie à ses gardes du corps», a détaillé, sous couvert d’anonymat, un responsable policier.
Raid controversé
Il y a plus d’un an, son patron avait ordonné à une de ses unités antidrogue basée à Colombo d’investir un hôtel de la station balnéaire de Weligama, à quelque 150 km au sud de la capitale de l’île.
Mais, pas informée de cette opération tenue secrète, la police locale était intervenue dans l’hôtel et avait déclenché une fusillade au cours de laquelle un policier avait été tué et un autre grièvement blessé. Aucune drogue n’avait été découverte dans l’établissement.
La nomination de Tennakoon à la tête de la police avait fait l’objet d’une vive controverse un mois plus tôt, alors qu’il avait été condamné par la Cour suprême à verser un demi-million de roupies sri-lankaises (1500 francs) à un suspect pour l’avoir torturé.
Le gouvernement de l’époque avait ignoré l’ordre des juges de lui infliger une sanction disciplinaire. Saisie de sa promotion, la plus haute instance judiciaire du pays avait suspendu l’inspecteur général de ses fonctions en juillet dernier dans l’attente de son audition.