Statistiques criminelles: le Valais, canton le plus sûr de Romandie

Il n'est pas seulement beau et bon marché, il est aussi plus paisible que les autres. Le Valais détient la palme du canton romand où le taux d'infraction au code pénal par rapport à la population est le plus faible, selon les statistiques publiées lundi. Avec 38,4 infractions pour 1000 habitants, il est parmi les cantons les plus sûrs. Seuls les petits cantons de Suisse centrale ou Appenzell font mieux.

Mais surtout, parmi les cantons romands, le Valais est le seul dans lequel le taux a diminué en 2024 par rapport à 2023. La baisse est minime (-2%), mais c'est remarquable par rapport aux +19% dans le canton de Vaud, +8% à Genève, +2% à Fribourg, +6% à Neuchâtel, +17% à Berne ou +20% dans le Jura. «Le Valais confirme son statut de canton sûr, affichant un niveau de criminalité très inférieur à la moyenne nationale», se réjouit le commandant de la police Christian Varone.

«Il convient de noter que ces fréquences ne tiennent pas compte de la proportion des pendulaires, qui a une influence non négligeable sur la criminalité des grandes villes en particulier», note l'Office fédéral de la statistique. Dit de façon plus directe: rien n'indique que les Valaisans soient génétiquement moins criminels. Peut-être qu'ils vont juste commettre leurs délits à Lausanne ou à Genève.

Taux d'infraction pour 1000 habitants: 75,7

«Si les chiffres globaux augmentent sensiblement depuis trois ans, il faut rappeler qu’ils restent bien en deçà du pic de 2012. La criminalité a baissé de manière significative de 27,6% en 12 ans dans le canton de Vaud», note le Conseil d'État. Les infractions liées au trafic de drogue sont en forte hausse (+24,6%), le chiffre étant «directement corrélé aux actions de répression sur le terrain».

Taux d'infraction pour 1000 habitants: 99.4

Comme ailleurs en Suisse, le nombre de viols enregistré est en forte hausse à Genève. La police estime qu'il s'agit avant tout d'une libération de la parole et pas forcément d'une hausse des cas. «Il y a une évolution des mentalités où la honte, longtemps portée par les victimes, tend à se déplacer vers les agresseurs», dit-elle.

Taux d'infraction pour 1000 habitants: 38,4

Bien que satisfait, le Conseil d'État reste «préoccupé par la recrudescence de la violence notamment en lien avec le trafic de stupéfiants, ainsi que l'augmentation des infractions à l’intégrité sexuelle impliquant des mineurs». Le Canton se réjouit de voir le nombre de victimes de la route diminuer par rapport à 2023.

Taux d'infraction pour 1000 habitants: 46,2

«Avec un taux d’élucidation des infractions au code pénal de 45,8%, la police cantonale affiche une bonne performance en rapport à la moyenne Suisse (37,7%)», se réjouit la police. Les tendances observées dans le canton sont pour la plupart identiques aux évolutions au niveau national. On y constate aussi une hausse des cas de discrimination raciale.

Taux d'infraction pour 1000 habitants: 73,1

Le Conseil d'État se réjouit ici aussi que «le canton de Neuchâtel se situe dans les dix cantons où l'évolution est la plus limitée». Le profil des auteurs d'infractions y est relativement similaire à celui au niveau national: «40% sont de nationalité suisse, 28% sont des résidents étrangers, 14% sont des requérants d'asile et 18% sont des personnes étrangères de passage ou en situation irrégulière». Cette dernière catégorie est plus importante qu'en 2023 au niveau suisse.

Taux d'infraction pour 1000 habitants: 53,4

«Les infractions au Code pénal enregistrent une hausse de 20%, retrouvant des niveaux comparables à ceux d’avant la pandémie», remarque le Gouvernement jurassien. Le taux d'infraction reste inférieur à la moyenne nationale. Élément peu réjouissant, «le nombre de mineurs interpellés atteint un record en 2024, avec 133 prévenus».

Taux d'infraction pour 1000 habitants: 69,1

La police bernoise s'inquiète spécifiquement des infractions contre le patrimoine, «concrètement des vols à l'arraché, des vols par effraction et des vols dans des véhicules – ces derniers ont presque doublé l'année dernière». Elle ne veut pas rester les bras croisés: «En 2025, l’accent sera mis sur les prévenus originaires des pays du Maghreb pour les infractions contre le patrimoine, la violence des jeunes et les femmes victimes de violence».