Succession de Viola AmherdLe Zougois Martin Pfister entre au Conseil fédéral
Contre toute attente, le conseiller d'État sans expérience fédérale a été élu au 2e tour face à son rival st-gallois Markus Ritter.
C'est une immense surprise à Berne: le conseiller d'État zougois Martin Pfister, 61 ans, a été élu dès le second tour au Conseil fédéral avec 134 voix. Il a même failli passer dès le 1er, puisqu'il a frôlé la majorité absolue d'une voix face à son rival st-gallois Markus Ritter, un ténor du Parlement. Retrouvez ici l'élection en direct.
Son exploit est d'autant plus retentissant que le Zougois n'a jamais siégé au Parlement. Et ils sont rares les ministres à avoir accédé au gouvernement sans expérience fédérale. Seules Ruth Metzler en 1999, Micheline Calmy-Rey en 2002 et Eveline Widmer-Schlumpf en 2007 en ont fait autant dans l'histoire récente. Son élection permet en outre à la Suisse centrale d'avoir à nouveau un représentant au Conseil fédéral, ce qui n'avait plus été le cas depuis le départ de Kaspar Villiger en 2003.
«Depuis que j'ai annoncé ma candidature, j'ai souvent dit: la caserne m'est plus familière que le Palais fédéral. Mais je me sens désormais très à l'aise ici aussi», a lancé le gagnant, qui a remercié l'Assemblée fédérale de l'accueillir «si chaleureusement».
Un historien de 61 ans
Dans son discours, le Zougois a souligné l'importance du principe de collégialité, qu'il a toujours considéré comme la maxime la plus importante, même au sein du gouvernement cantonal zougois. «Ma place est désormais au Conseil fédéral», a-t-il expliqué en se réjouissant de la future collaboration avec ses collègues.
Marié, père de quatre enfants et grand-père de quatre petits-enfants, Martin Pfister a 61 ans. Après ses études à l'Université de Fribourg, cet historien et germaniste y a même enseigné. Il a également dirigé plusieurs organisations économiques et conseillé des ONG. Il avait été élu au Conseil d'État zougois en février 2016 et y dirigeait le Département de la santé. C'est en outre un passionné de lecture.
Markus Ritter beau perdant
Du côté du perdant du jour, Markus Ritter s'est montré beau joueur. «C’est avec un grand plaisir que je félicite Martin Pfister pour son élection», a-t-il lancé à l'issue du scrutin. «Je ne le connaissais pas avant cette campagne électorale et je suis ravi d’annoncer que j’ai trouvé un ami.»
Selon lui, le Zougois héritera très vraisemblablement du DDPS en crise. «C'est une tâche herculéenne qu'il devra mener à bien. Je l'aurais fait, mais maintenant c'est sa tâche».
Viola Amherd très émue
Avant l'élection, Viola Amherd a tenu un discours d'adieu dans lequel elle a loué le système politique et la culture politique de la Suisse. Entre remerciements et discours traditionnels, la Valaisanne a fini son allocution en larmes, mais sous une standing ovation de la salle qui l'a acclamée pendant une bonne minute.