Suisse«Capsule à suicide»: malgré la polémique, le promoteur insiste
La société qui promet une mort paisible par inhalation d'azote l'affirme: son système est légal. Elle jure qu'elle va l'inaugurer en Suisse. La riposte des cantons s'organise.
Alors que la controverse enfle par rapport à l'utilisation d'un sarcophage qui donne la mort, ses promoteurs en rajoutent une couche. Ce mercredi, ils ont organisé une conférence de presse à Zurich durant laquelle ils ont martelé que leur système est légal. Ou du moins qu'il est censé l'être. «The Last Resort», c'est son nom, fonctionne comme ceci: quand on veut en finir, on s'installe dans la cabine, on presse sur un bouton et une dose de gaz d'azote se diffuse à l'intérieur. Aucune inscription nécessaire, ça coûte 18 francs (soit le prix du gaz), et la société promet alors une mort paisible en 30 secondes par manque d'oxygène. Seules conditions pour en bénéficier: être majeur et ne pas utiliser l'engin sur le domaine public. «La demande pour cet appareil est déjà très forte en Suisse», explique Florian Willet, porte-parole.
Véto des cantons
Voilà pour la promesse de catalogue. Sur le terrain, la réalité est plus complexe. Car les autorités cantonales freinent des quatre fers. Le Valais a décrété en catastrophe une interdiction du dispositif, ce lundi. Il invoquait une «mesure provisionnelle préventive dans un but de santé publique». À Schaffouse, le Ministère public a promis des poursuites pénales si la capsule était utilisée sur son sol. En clair: tant qu'on n'en sait pas plus sur les tenants et aboutissants de l'utilisation de cet engin, la prudence est de mise. Actuellement, la pratique du suicide assisté en Suisse prévoit l'implication d'un médecin, à un moment ou à un autre, notamment pour attester de la capacité de discernement du candidat au suicide et prescrire un médicament létal. De plus, l'utilisation de l'azote, dans un tel cadre, pourrait devoir être soumise à autorisation.
Bras-de-fer à rallonge
«À notre avis, il n’existe aucun obstacle juridique à l’utilisation de cet outil, contestent les promoteurs présents à Zurich mercredi. La Suisse est l’un des pays les plus libéraux au monde et elle offre beaucoup de libertés aux habitants. C’est le meilleur pays pour inaugurer les Sarcos.» L'organisation dit être à ce jour en contact avec d'autres cantons. Si elle ne donne aucun détail sur le calendrier, «par respect», la société affirme que sa boîte à suicide devrait être utilisée pour la première fois cette année encore en Suisse.
Un débat juridico-éthique houleux s’amorce donc. Et il prend de court un peu tout le monde. Chez Stop Suicide, le sujet «sera porté à la connaissance des équipes», indique une porte-parole. «Mais nous ne voulons pas prendre position sur cette question. Nos activités se concentrent sur la prévention et la diffusion de ressources auprès des jeunes de 15-19 ans en Suisse romande.»