Dis-moi de quel parti tu es et je te dirai si je peux t’aimer

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Les relations amoureuses hétérosexuelles se nouent la plupart du temps entre personnes qui partagent les mêmes opinions politiques, selon une étude.

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L’étude montre aussi que l’amour ne comble que rarement les clivages politiques (photo d'illustration).

L’étude montre aussi que l’amour ne comble que rarement les clivages politiques (photo d'illustration).

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Faut-il être socialiste pour tomber amoureux d’un socialiste? Ou UDC pour épouser une UDC? C’est la question que s'est posée l’institut de recherche Sotomo, sur mandat d'une association alémanique pour l'égalité entre les sexes. Les résultats de cette étude sur la tolérance ont été publiés dimanche par la «NZZ am Sonntag». Le constat basé sur les 3528 personnes sondées est clair: deux tiers des Suisses hétérosexuels sont en couple avec une personne proche du même parti qu'eux.

Les pôles préfèrent rester entre eux

Les électeurs de l'UDC, du PS et des Verts préfèrent particulièrement mener leur vie de couple entre eux. Quelque 69% des personnes interrogées proches de l'UDC ont déclaré que leur partenaire appartient au même parti. Et à gauche de l'échiquier politique (PS & Verts), c'est le cas dans 74% des couples.

Du côté des Vert’Libéraux, c'est moins marqué, autrement dit plus ouvert sur la question. Mais, comme le soulignent les auteurs, l'UDC compte un nombre de membres bien plus grand que les Vert’Libéraux. Ainsi, «d'un point de vue purement statistique, quelqu’un qui est proche de l'UDC a des chances particulièrement grandes de trouver en Suisse quelqu'un qui pense la même chose que lui».

Clivages peu comblés par l’amour

L’étude montre aussi que l’amour ne comble que rarement les clivages politiques. Les partisans des Verts et de l'UDC s'unissent dans moins de 1% des cas, et 2% seulement des électeurs du PS épousent un PLR. La probabilité de nouer des relations amoureuses est plus grande par contre au sein de ce que l'on pourrait appeler le «voisinage politique».

L’étude a aussi révélé des différences entre les sexes. Alors que les hommes s’unissent souvent avec des partenaires politiquement un peu plus à gauche qu'eux, les femmes choisiraient plutôt des partenaires un peu plus à droite. Les auteurs de l’étude l'expliquent notamment par la différence dans le comportement électoral: «Les hommes votent généralement un peu plus à droite et les femmes un peu plus à gauche.»

Jeunes insatisfaites et féministes

Alors qu’on pourrait penser que «l'amour jeune est tumultueux et aveugle, la réalité est tout autre», démontre l’étude. Aucun groupe n'est aussi mal à l'aise dans ses relations que les jeunes femmes. Près d'un tiers (29%) ne sont pas satisfaites des opinions politiques de leur partenaire. Et elles souhaitent des hommes plus à gauche, plus progressistes et, surtout, plus féministes – une «condition» posée par 40% des femmes sondées âgées entre 18 et 35 ans.

Les hommes moins proféministes

Du côté des jeunes hommes sondés, il en va tout autrement: seuls 5% d'entre eux aimeraient à tout prix une partenaire féministe. Quelque 30% ne le souhaitent en aucun cas. Si l'on considère la vie amoureuse suisse comme un marché, cela pourrait devenir un problème, vu que la demande d’hommes féministes dépasse de loin l’offre, constate Michael Hermann, directeur de Sotomo et politologue.


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