Suisse-Inde: feu vert pour l'accord de libre-échange

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Suisse-IndeFeu vert pour un lucratif libre-échange, malgré des craintes

Les élus ont accepté l'accord négocié durant seize ans, malgré des retenues sur le travail des enfants, le climat ou encore le bien-être animal.

Le marché du pays le plus peuplé au monde aiguise les appétits des entrepreneurs suisses.

Le marché du pays le plus peuplé au monde aiguise les appétits des entrepreneurs suisses.

AFP

Seize ans de négociations, et finalement, un accord. Le Conseil national a validé, après les États, un texte négocié entre l'Inde et les autres pays membres de l'Association européenne de libre-échange (AELE), signé l'an dernier.

Celui-ci lève les taxes douanières sur 95% des produits suisses exportés, notamment dans la pharma et la chimie, les machines, les montres, les textiles, les produits agricoles transformés ou encore le chocolat et les capsules de café, a rappelé le ministre de l'Économie Guy Parmelin. Il a salué «un résultat très positif» facilitant un accès au marché du pays le plus peuplé au monde, et conférant «un avantage concurrentiel par rapport à l'Union européenne ou aux États-Unis, qui ne disposent pas encore d'un tel accord.» Il a aussi rassuré les élus quant au maintien des contingents sur l'emploi: rien ne change à ce sujet.

Travail des enfants et respect de l'environnement

La majorité du Conseil national s'est dite très satisfaite de cette proposition, mais une minorité a tout de même soulevé de gros enjeux liés aux droits des travailleurs et à la durabilité. «Le travail des enfants reste malheureusement répandu en Inde, et aucune règle dans l'accord ne permet de lutter contre cela. Au contraire, il risque d'augmenter l'exportation des marchandises produites ainsi», a regretté le socialiste zurichois Fabian Molina.

Sa collègue Farah Rumy (PS/SO) a soutenu une adaptation pour que la Suisse guide ses investissements vers des projets durables et responsables, faute de mesures contraignantes en matière d'environnement, de respect des minorités religieuses. Elle n'a pas été suivie. «Moi-même, je viens du sud de l'Inde et je vous assure qu'on y produit de manière bien plus verte que vous ne l'imaginez», a défendu le centriste zurichois Niklaus-Samuel Gugger.

Une analyse ultérieure devra toutefois être menée, a décidé le National, pour répondre à ces trois questions: Comment le chapitre consacré au développement durable a-t-il été mis en œuvre? Quelles sont les conséquences de la promotion des investissements en Inde? Et qui sont les gagnants et perdants de l’accord?

Le bien-être animal ne sera pas un sujet obligatoire

Une motion proposait de faire figurer le bien-être animal explicitement dans les futurs accords de libre-échange. Son autrice Christine Badertscher estime en effet que la majeure partie des importations de viande en Suisse provient de conditions cruelles, citant les cuisses de grenouille, ou le cuir destiné aux produits de luxe. Guy Parmelin a assuré que la question était importante et que la Suisse s'engage en ce sens, mais souhaitait garder la marge de manœuvre nécessaire dans les négociations. Il a été entendu et le texte a été refusé.

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