Islam en Suisse: Beat Jans sous le feu des critiques

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SuisseIslam: le conseiller fédéral Beat Jans sous le feu des critiques

Pour avoir dit que «l’islam fait partie de la Suisse», le socialiste Beat Jans ne s’est pas fait que des amis. Les réactions ont été virulentes sur les réseaux sociaux.

Le conseiller fédéral Beat Jans a souhaité un joyeux ramadan aux musulmans de Suisse.

Le conseiller fédéral Beat Jans a souhaité un joyeux ramadan aux musulmans de Suisse.

Réseau X/Beat Jans

La réflexion se voulait amicale et prônant l’ouverture. Mais les mots choisis n’ont pas été bien digérés par tout le monde. Après avoir rompu le jeûne, dans le cadre du ramadan, avec ses «amis» de la Fédération des organisations islamiques de Suisse (FOIS), le conseiller fédéral Beat Jans s’est fendu d’un message, resté en travers de la gorge de plus d'un internaute, sur le réseau social X: «Chers musulmans et musulmanes, l'islam en tant que religion et vous en tant qu'êtres humains faites partie de la Suisse. Ramadan Mubarak!»

Si quelques rares personnes ont salué la démarche du socialiste, allant jusqu’à affirmer qu’il est «une bénédiction pour la Suisse», la plupart des réactions ont été dures, et souvent de mauvais goût, explique le «Tages-Anzeiger». L’affaire a finalement pris de telles proportions que plusieurs politiciens se sont exprimés. Par exemple, la conseillère nationale Nina Fehr Düsel (UDC/ZH) a commenté: «Non, l'islam ne fait pas partie de la Suisse». Quant à Përparim Avdili, président du PLR de la ville de Zurich, il a qualifié le message de «malheureux», la Suisse étant un pays laïc.

Fondation contrôlée par la Turquie

Avocat d'origine turque, souvent sollicité pour s'exprimer sur la politique dans les réseaux, Emrah Erken a rappelé que la fondation turco-islamique faisait partie de la FOIS, alors qu’elle est liée aux autorités religieuses turques, et probablement financée par la Turquie. «Vous pensez qu'une fondation contrôlée par les autorités religieuses d'Erdogan fait partie de la Suisse?», a-t-il questionné.

Sur ce point, le département de Beat Jans a répondu que le financement étranger des mosquées n'est pas interdit. Quant à la phrase du conseiller fédéral, elle est «une expression de solidarité adressée aux quelque 450'000 musulmans» de Suisse. Enfin, pour ce qui est des réactions suscitées, le DFJP (Département fédéral de justice et police) estime qu’elles prouvent «que lorsqu'un ministre de la justice s'engage en faveur de la liberté de croyance, il fait ce qui est juste».

Une phrase déjà dite par le passé

«L'islam fait partie de nous». À l’origine, cette phrase avait été prononcée en 2006 par le ministre allemand de l'Intérieur, Wolfgang Schäuble, à l’occasion de son allocution d’ouverture d’une conférence sur l’islam. À l’époque, personne n’en avait fait grand cas. Mais quand ces mêmes mots ont été répétés par le président allemand Christian Wulff, quatre ans après, dans son discours pour le 20e anniversaire de la réunification allemande, les critiques ont fusé de tous côtés. Sa collègue de parti, la chancelière Angela Merkel, avait même dû donner des explications et préciser les propos du président, quelques jours plus tard.

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