Suisse-ItalieÀ cause des glaciers qui fondent, la frontière va bouger!
Les changements climatiques redessinent les frontières dans les Alpes. Le Conseil fédéral approuve une nouvelle convention avec son voisin.
La tête Grise marque la frontière entre la Suisse et l'Italie. En arrière-plan, le Cervin.
DRLa frontière entre la Suisse et l'Italie n'est plus la même, et c'est à cause du... climat! Le Conseil fédéral a donné son feu vert ce vendredi à la signature d’une convention qui rectifie la limite entre les deux pays. Ce nouvel accord, bien que technique, revêt une importance symbolique forte puisqu'il est dû au réchauffement climatique.
Changements mineurs
La ligne imaginaire traverse en effet les hautes montagnes alpines et elle est en grande partie délimitée par la ligne de partage des eaux. «Celle-ci suit les crêtes des glaciers, des névés et des neiges éternelles», rappelle le Conseil fédéral. Ces éléments naturels, autrefois stables, évoluent aujourd'hui avec la fonte accélérée des glaciers. Face à cette réalité, la Suisse et l’Italie ont choisi de réagir de manière proactive. La région concernée par cette rectification inclut des zones d’altitude emblématiques telles que la tête Grise, le Plateau Rosa, la cabane Carrel et le Dos de Rollin, des lieux prisés par les alpinistes et les touristes.
La balle est dans le camp de l'Italie
L’objectif est de maintenir une délimitation claire et précise de la frontière dans cette région soumise aux caprices du climat, tout en assurant la stabilité juridique et territoriale des infrastructures locales, notamment les stations de ski et les refuges. Le détail des modifications, qui sont mineures selon les sept Sages, sera publié et les rectifications seront mises en œuvre aussitôt que la convention sera approuvée en Italie.
Du changement aussi à Genève
Ce vendredi aussi, le Conseil fédéral a approuvé trois projets de convention pour rectifier la frontière entre la Suisse et la France. Ces ajustements concernent des secteurs spécifiques dans le canton de Genève, notamment à la suite de travaux de renaturation de cours d'eau, ainsi que l'aménagement d'une ligne de tramway transfrontalière. En France, le processus d'approbation est encore en cours. En 2017, un champ suisse de 5600 m2 était passé sous autorité française dans le cadre d'une sorte de «compensation», après que la Suisse avait grignoté un petit bout de territoire français dans le cadre du déplacement d'un cours d'eau, le Foron.
